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jeudi 28 mars 2024

L’œuf tourne toujours aussi rond

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Alors que la consommation globale des produits alimentaires se contracte, un produit échappe à la tendance : l’œuf. Sur les deux premiers mois de l’année 2023, ses ventes en grande distribution ont même augmenté de 5,9 % en volume par rapport à la même période l’année dernière. Une étude du Comité national pour la promotion de l’œuf (CNPO), l’interprofession des œufs, confirme également la place dominante des œufs dits « alternatifs », issus de poules élevées hors cage.

Les Français semblent même de plus en plus nombreux à se laisser séduire par ce produit. En 2022, 96,5 % des ménages en ont acheté, soit 0,4 % de plus qu’en 2021. Facile à utiliser au quotidien, il reste la protéine animale la moins chère du marché. En 2022, un œuf a coûtait en moyenne 25 centimes d’euros en grande distribution. La hausse des prix de l’œuf a été maîtrisée alors que la filière française est confrontée à une explosion de ses coûts de production de l’ordre de 33 % sur deux ans. Dans la tourmente, les professionnels ont fait également face à un repli de la production de 8 % en 2022, réduite à 14,4 milliards d’œufs, en raison de l’influenza aviaire. Son taux d’autosuffisance est passé de 103 % en 2021 à 96,5 % en 2022. Cela s’est traduit par une forte baisse des exportations et une hausse des importations. Un retour à la « normale » n’est attendu qu’à l’automne prochain, avec une production qui restera cependant inférieure à celle de l’année 2021 de l’ordre de 4 %, si la situation sanitaire ne se dégrade pas.

Un produit incontournable de la cuisine
En 2022, chaque Français a globalement consommé 220 œufs en totalisant les œufs utilisés par les consommateurs, la restauration hors domicile et les entreprises de l’agroalimentaire. Dans cette consommation, la part des ovoproduits s’élève à 35 %, les œufs coquilles utilisés en restauration hors domicile à 20 % et, enfin, les achats des ménages en magasin de 45 %. La consommation d’œufs totale de chaque Français est ainsi de plus de quatre œufs par semaine, que ce soit à domicile ou hors domicile, sous forme d’ovoproduit ou d’œuf coquille. En 2022, les achats des ménages ont ainsi augmenté de 0,7 % par rapport à 2021, tirés par la hausse des achats d’œufs de poules élevées au sol (+ 23,3 %) et de plein air (+ 6,4 % hors label Rouge). En 2023, sur les deux premiers mois de l’année, les achats d’œufs des ménages ont encore progressé de 5,9 % tous modes d’élevages confondus, comparés à la même période de 2022.

Œufs alternatifs : près de huit œufs achetés sur dix
En 2022, les œufs alternatifs représentaient plus des trois quarts des œufs achetés en magasins (75,2 %). Sur les deux premiers mois de 2023, ils sont passés à près de huit sur dix (78,5 %). Les œufs de plein air (hors label Rouge) arrivent en première position de cette catégorie, avec 33,1 % de part de marché sur les deux premiers mois 2023 (30,5 % sur l’année 2022), suivis des œufs bio (19,4 % sur deux mois de 2023 et 20,3 % en 2022), puis des œufs issus de poules élevées au sol (19,1 % sur deux mois de 2023, 17,9 % en 2022) et des œufs label Rouge (6,9 % sur deux mois de 2023 et 6,6 % en 2022).

Les œufs issus d’élevages au sol numéro un en grande distribution
La progression des ventes d’œufs en grande distribution est portée par la croissance des œufs alternatifs, avec une hausse record des ventes d’œufs issus de poules élevées au sol. Ces derniers enregistrent la plus forte augmentation des ventes : +65 % sur les deux premiers mois de 2023 par rapport aux deux premiers mois de 2022 (+23,3 % en 2022 vs 2021), suivis des œufs plein air (+33,6 % sur 2023 ; +6,4 % en 2022) et du label Rouge (+5,4 % en 2023, -3,6 % en 2022). Les ventes d’œufs bio, après s’être repliées de 5,8 % en 2022 par rapport à 2021, semblent se stabiliser début 2023.

Restauration et entreprises agroalimentaires dans le mouvement
Sur le marché des entreprises alimentaires et de la restauration hors domicile également, la production d’ovoproduits à partir d’œufs de poules élevées en cages aménagées est devenue minoritaire en 2022. Désormais, les ovoproduits sont fabriqués à 53 % à partir d’œufs issus d’élevages alternatifs (36 % en 2019, 47 % en 2021). En restauration hors domicile, on peut noter que ce sont les volumes de plein air qui progressent le plus en 2022 : 11 % en 2022 contre 8 % en 2021. Les volumes bio consommés augmentent légèrement (5 % en 2022 ; 4 % en 2021), tandis que le sol se stabilise aux environs de 8 %. Pour les fabricants de produits alimentaires élaborés avec des œufs, ce sont essentiellement les volumes issus de poules élevées au sol qui enregistrent une progression significative en 2022 : 32 % en 2022 contre 26 % en 2021. Les œufs de plein air passent, quant à eux, de 26 % en 2021 à 28 % et le bio reste stable : 2,5 % en 2021 et 2,3 % en 2022.

La transition des modes d’élevage en cours

La filière française des œufs est une « filière engagée » qui entend poursuivre ses « avancées volontaires » à un rythme économiquement viable, soutient le CNPO, qui s’inquiète toutefois de l’édiction de nouvelles normes européennes trop contraignantes.

L’interprofession se mobilise quant aux futures négociations sur la révision des réglementations européennes relatives au bien-être animal et aux émissions industrielles et agricoles. « La France est notamment engagée dans un processus de transition volontaire des modes d’élevage, qui lui permet déjà de dépasser la moyenne européenne dans le domaine des élevages alternatifs à la cage aménagée et de figurer parmi les deux seuls pays au monde à avoir interdit l’élimination des poussins mâles. » Et de citer les chiffres suivants : en 2021, alors qu’en Europe on comptait en moyenne 58 % de poules pondeuses dans des élevages alternatifs (bio, plein air, label Rouge), cette proportion était de 67 % en France et est même passée à 77 % fin 2022. Quant à la fin de l’élimination des poussins mâles, elle concerne désormais la totalité des souches visées par le décret en France. « Une performance rendue possible par la mobilisation des acteurs et les investissements massifs des couvoirs en amont de l’entrée en vigueur de l’interdiction en début d’année », affirme l’interprofession qui demande une harmonisation de la réglementation européenne pour étendre cette interdiction à l’ensemble des pays membres afin d’éviter une distorsion de concurrence accentuant les difficultés de la filière.

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