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mercredi 14 mai 2025

Maintenance : la valorisation industrielle des déchets n’a pas de secret pour eux

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Avec 14 intervenants, la maintenance industrielle occupe, chez Inovest, près de 40 % de l’effectif total de l’usine ! Un pourcentage sans équivalent dans l’industrie réunionnaise, reflet d’un service support au cœur de la solution multifilières, qui, cinq ans après son lancement, reste pionnière dans son défi quotidien du traitement massif des déchets.

L’usine Inovest tourne en semaine de 6 heures à 21 heures. De jour, l’équipe de la maintenance est sur le qui-vive. Maintenance préventive : chaque jour, des équipements sont vérifiés dans le cadre d’un programme préétabli de révisions périodiques. Maintenance curative : intégrés aux équipes de production, les techniciens de maintenance se tiennent prêts à intervenir à tout moment pour résoudre les incidents techniques causés, pour la plupart, par des objets ou matières indésirables (on trouve même des pièces auto mêlées aux déchets ménagers !) qui perturbent le fonctionnement des équipements. De nuit, entre 21 heures et 6 heures, place à l’équipe de nuit ; les machines sont à l’arrêt, des opérations de maintenance de premier niveau sont effectuées : nettoyage, graissage, réglages, contrôles, etc. Ainsi les techniciens et machinistes de la maintenance d’Inovest veillent 24 heures sur 24 sur l’outil de production qui doit traiter 600 tonnes de déchets ménagers chaque jour. Toutes ces interventions s’appuient sur le magasin, où un magasinier gère les entrées et sorties de centaines de pièces détachées et prépare les commandes nécessaires aux interventions. « L’objectif est d’atteindre un taux de disponibilité du matériel de 85 à 90 % », expliquent Jonathan Lebon et Jordan Beauvoir, responsable maintenance et attaché maintenance, qui encadrent et gèrent les 14 collaborateurs répartis entre les équipes de jour et de nuit.

La fierté des métiers industriels
Inovest est la plus importante usine d’Europe dans son secteur d’activité, et cette industrie lourde génère un vécu industriel unique à La Réunion, marqué par un fort sentiment d’appartenance et de responsabilité chez son personnel, en particulier dans la maintenance, qui réunit des électromécaniciens et des mécaniciens âgés de 22 à 56 ans. « L’odeur est une barrière à franchir lorsqu’on démarre dans cette activité de valorisation des déchets ménagers. Mais une fois qu’on l’a franchie, on découvre tout l’intérêt de cette industrie, et le rôle clé que chacun de nous joue pour faire fonctionner l’ensemble. En plus de la polyvalence technique, nos métiers demandent motivation, rigueur, concentration, vigilance dans le respect des consignes de sécurité. Dans une usine aussi vaste, c’est un métier physique, qui demande de parcourir beaucoup de terrain. Il n’y a rien de routinier. Nous nous sentons indispensables. Pour nous, c’est une fierté de travailler dans un grand groupe comme SUEZ, une fierté de faire tourner une usine de cette taille, et de savoir que nous travaillons pour notre île et pour son environnement », expliquent Jonathan Lebon et Jordan Beauvoir.

Une usine pionnière
Voir régulièrement des visiteurs parcourir l’usine et se faire expliquer son fonctionnement est une autre petite source de fierté. De métropole, de Maurice, des Antilles, etc., on vient de loin pour découvrir Inovest. Les fabricants d’équipements, notamment, tirent des enseignements de sa configuration multifilières pionnière. L’usine Inovest demeure unique parce qu’elle est la seule à réunir des processus de production qui, partout ailleurs, fonctionnent séparément : le tri des ordures ménagères résiduelles et leur préparation au recyclage ; la fabrication du combustible solide de récupération (CSR) qui, prochainement, alimentera la centrale thermique d’Albioma ; la fermentation sous serre des déchets organiques et l’affinage qui produit le compost, utilisé pour le réaménagement du centre d’enfouissement (il évite d’utiliser de la terre végétale). Des tests sont également menés en partenariat avec des sociétés pour l’entretien des espaces verts. L’un des enseignements des cinq premières années de fonctionnement d’Inovest tient à l’importance cruciale de la maintenance pour assurer la continuité des processus. Composée de quatre techniciens à l’origine, la maintenance n’a cessé de se renforcer alors que l’usine prenait la mesure des difficultés liées à la part des déchets indésirables. Elle trouve aujourd’hui dans cette équipe de 14 personnes les compétences et l’engagement dont elle a besoin pour assurer sa mission au service de la population.

Colonne vertébrale du processus de tri, les tapis de convoyage mesurent au total 4 km.

L’immersion, une méthode de recrutement

Dans le secteur du traitement des déchets, le recrutement se complique d’une réalité des conditions de travail à laquelle nombre de candidats ne s’adaptent pas. Aussi SUEZ Valorisation et Recyclage Réunion met en œuvre une solution d’immersion préalable dans l’entreprise. Les explications de Delphine Montout, responsable du pôle développement RH.

Qu’est-ce que l’immersion dans les recrutements ?

Chez nous, tout commence par une phase d’immersion du candidat dans l’univers de travail, avant même les entretiens. Il découvre tout de suite si les conditions de travail lui conviennent ou pas. Cette méthode ouvre le processus de recrutement. Elle évite les déceptions ultérieures. Nous l’avons testée pour le recrutement de l’équipe d’Inovest. L’usine n’existait pas encore, l’immersion se faisait sur les autres sites de SUEZ. L’immersion permet aussi de vérifier un autre point fondamental pour nous, le comportement, le savoir-être au travail.

Inovest est une usine pionnière également sur ce plan ?

L’insertion professionnelle devait représenter plus de 50 % de l’effectif. Nous avons reçu plusieurs centaines de candidatures. Un dispositif de recrutement associant Pôle Emploi et les missions locales s’est mis en place. L’expérience que nous en tirons, c’est que le recrutement axé sur l’insertion a été un succès. Après trois ou quatre ans, nous avons des gens toujours aussi motivés. Les premières mobilités internes, qui font gagner en responsabilité, ont lieu cette année.

La maintenance industrielle, elle, pose un problème à toutes les filières industrielles. Pourquoi ?

Il y a pénurie de techniciens de maintenance par rapport aux besoins. Notre propre équipe, chez Inovest, est aujourd’hui stabilisée, mais l’année dernière encore nous faisions appel à l’intérim pour compléter notre ressource interne. Nous avons d’ailleurs recruté par ce biais. Des formations existent, mais La Réunion manquent de profils expérimentés dans ce domaine. Elle aurait besoin d’une filière de formation plus poussée.

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