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vendredi 29 mars 2024

Leu piton glacé : le nouveau sommet de la glace pei

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Brenda Velechy,
cogérante et commerciale

Brenda Velechy, cogérante et commerciale. Cindy Velechy, cogérante, responsable d’exploitation. Jimmy Velechy, responsable de la gestion et de l’administration de l’entreprise. Jean-Marie Sateya, commercial. Christophe Lambert et Thomas Velechy, responsables de la logistique des approvisionnements et des livraisons. Chez Leu Piton Glacé, le modèle de l’entreprise familiale n’est pas celui des parents travaillant avec leurs enfants, mais de six sœurs, frères et conjoints soudés comme les doigts d’une grande main. Tous âgés de 25 à 35 ans, ils ont choisi de partager un même idéal et de se forger un avenir commun en fondant, il y a deux ans, une entreprise et une nouvelle marque de glaces. Un projet mûrement réfléchi, issu de cette envie de travailler ensemble. L’idée ? Mettre une glace réunionnaise de qualité artisanale à la portée du plus grand nombre à travers la GMS et le circuit CHR. Construire une offre pour tous les âges et pour toutes les cultures. Basée à Saint-Louis, Leu Piton Glacé est aujourd’hui la marque de glaces qui monte à La Réunion. Le produit vise juste. Les distributeurs flairent le bon filon. Et le public en redemande. De quoi, pour la « team » Leu Piton Glacé, aborder l’année 2022 avec confiance et enthousiasme. Témoignage collectif de Brenda, Cindy et Jimmy Velechy.

Cindy Velechy, cogérante et responsable d’exploitation

Tout d’abord, une précision orthographique : faut-il dire et écrire Leu Piton Glacé ou Leu Piton Glace, comme on le voit parfois sur Internet ?

C’est Leu Piton Glacé. Mais certaines personnes prononcent Leu Piton Glace. Le nom vient de Piton Saint-Leu, où nous sommes nés et avons grandi. En cherchant un nom de marque, nous avons voulu garder ce lien culturel avec Piton Saint-Leu.

Une entreprise artisanale familiale de fabrication de glaces et sorbets aux fruits locaux : cette définition de votre entreprise est-elle exacte et complète ?

C’est la définition qui nous est appropriée. Mais pour être complet, il faut rajouter que nous produisons des glaces sans œuf et sans gélatine. C’est notre spécificité. Nous mettons en avant sur le marché – on peut même dire sur le marché national – une gamme de glaces de qualité accessible à tous, quelle que soit sa culture culinaire. Nous sommes dans une île aux origines diverses. Ces origines créent certaines barrières alimentaires. Nous avons voulu briser ces barrières pour englober toutes les sensibilités. Tout le monde peut apprécier nos glaces qui ne contiennent aucun autre ingrédient d’origine animale que le lait.

Leu Piton Glacé produit pour la GMS et pour le circuit CHR

Leu Piton Glace a maintenant deux ans. Comment se porte l’entreprise ?

Nous avons commercialisé nos tout premiers produits en décembre 2019. L’entreprise démarrait à peine lorsque la pandémie s’est déclarée et que le confinement est intervenu. Nous avons profité d’un contexte porteur pour le produit glace à partir du second semestre de 2020. Nous nous retrouvons aujourd’hui dans une situation plus favorable, car nous avons su réorganiser notre activité afin de permettre une reprise rapide de notre production. Notre chiffre d’affaire est en croissance constante. Les locaux de 160 mètres carrés où nous avons commencé la production, dans le centre-ville de Saint-Louis, se sont vite révélés trop petits. Nous avons déménagé dans un espace plus grand au mois d’avril de cette année sur la zone d’activité de Bel-Air. Ce qui nous fait penser toutefois que nous aurions pu faire davantage et aller plus loin et plus vite sans la crise sanitaire. Elle nous a sûrement fait perdre du temps. Mais nous sommes sur la bonne voie.

Votre offre de glaces était-elle complète dès le lancement de l’activité ou l’avez-vous construite progressivement ?

Nous avons commencé avec quelques produits pour tester le marché, voir comment les choses se passaient, savoir quelles étaient les réactions des clients, mieux comprendre leurs attentes. Nous avons élargi et adapté nos gammes au fur et à mesure, à partir de ces retours d’information. Nos gammes sont conçues pour tous, comme nous l’avons dit, mais aussi pour satisfaire toutes les tranches d’âge. Cela s’est traduit par le lancement des conditionnements en petits pots, gros pots, bâtonnets et sorbets et par la création de nouveaux parfums. Nous avons des parfums pour les petits, d’autres qui plaisent davantage aux jeunes. Les parfums plus originaux, comme vanille-géranium par exemple, attirent des tranches d’âge plus adultes. L’enseignement que nous en retirons, c’est que beaucoup de gens attendaient ce type de produits de qualité artisanale.

Par quels produits avez-vous démarré ?

Par des bacs familiaux de 5 litres et 2,5 litres destinés à la restauration avec des parfums plutôt classiques comme vanille, caramel, pistache, coco, etc. Nous avons d’abord voulu nous positionner sur le marché à travers la restauration. La restauration, c’était le moyen de toucher le plus de monde le plus rapidement possible. Tous les retours que nous avons eu de cette première expérience étaient positifs. Nous avons alors envisagé la suite. Pour la GMS, nous avons d’abord pensé viser la clientèle familiale avec un format d’un litre et une gamme d’une dizaine de références, avec des parfums comme vanille-géranium, forêt noire, banane, etc. Mais, à ce format, nos prix n’étaient pas assez attractifs. Nous avons alors choisi de tester deux formats plus petits : les petits pots individuels de 100 ml, qui permettent de découvrir la gamme, et les pots plus grands de 470 ml, un format intermédiaire pour le partage de la glace en famille, en couple ou entre amis. Les résultats ont été très positifs. Nous avons ensuite lancé les sorbets et, récemment, les bâtonnets dans ce même esprit de bien coller à l’attente de la clientèle. Avec cette offre, nous touchons un maximum de personnes en mettant en avant que la glace est un produit qui a besoin d’être consommé rapidement pour profiter de toutes ses qualités gustatives.

Vous êtes tous jeunes, à peu près dans la même tranche d’âge. Aviez-vous déjà une expérience dans la création d’entreprise et dans le métier de glacier ?

Oui, nous avions déjà travaillé dans le domaine de la glace. Comme serveur, préparateur, etc. Mais pas directement dans la fabrication. C’est la première entreprise que nous créons dans le domaine alimentaire. Nous avons monté une équipe polyvalente et organisée, à même de produire de l’artisanat de qualité.

Qu’est-ce qui vous a convaincus de vous lancer ?

Nous avons fait ce choix en commun. Tout le monde a adopté l’idée de la glace. Nous avons décidé de tenter l’aventure. Nous avons pris le temps de bien étudier le marché. C’est aussi la raison pour laquelle nous avons mis autant de temps avant de lancer l’activité. Nous voulions être sûr de notre projet. Comment s’installer, de quelles compétences avions-nous besoin, quelles étaient les machines à prévoir, quel délai nous nous fixions pour atteindre notre objectif…

Sous la conduite d’Arthur Catherine, glacier (en noir) et de Roméo Pontalba,
aide-glacier, quatre apprentis au total apprennent le métier.

Y a-t-il une manière différente de travailler en famille comme vous le faites ?

Nous nous connaissons depuis toujours. Nous avons toujours travaillé en famille. Nous sommes très proches les uns des autres. Cela facilite les échanges. La confiance règne entre nous, ce qui est primordial. Nous allons tous dans le même sens, nous partageons un même objectif : développer l’entreprise. Chacun sait ce ce qu’il a à faire et donne le maximum pour atteindre cet objectif.

Le projet avait-il dès le départ cette dimension ?

Oui et non. Dès le départ, nous avions l’objectif de partir à la conquête du marché de la Réunion. Nous nous sommes dits qu’il nous fallait un laboratoire de production qui couvrirait une demande à l’échelle de la Réunion, des équipements capables de fournir la grande distribution et la clientèle CHR. Cette idée était là dès le début et n’a pas changé. En revanche, nous avons connu un développement plus rapide que nous l’imaginions. Nous n’avions pas prévu de déménager aussi vite.

En quoi votre offre de glace se distingue-t-elle des produits existants ?

Elle s’en distingue par sa qualité artisanale. Nos sorbets sont également à base de 100 % de purée de fruit. Lorsque vous dégustez un de nos sorbets, vous redécouvrez ce fruit sous un autre angle. Nous utilisons des produits de qualité supérieure aux origines naturelles dans l’esprit de l’artisanat glacier, ce qui nous différencie de l’industrialisation. Nous n’utilisons ni arôme, ni colorant. C’est cela la qualité de la glace artisanale, et notre projet d’entreprise, c’est de rendre cette qualité accessible à un large public grâce à la vente en GMS à un coût attractif. Les gens sont convaincus que l’artisanat est cher. C’est en partie vrai puisque l’artisanat c’est l’excellence du fait main. Mais nous avons voulu bousculer un peu cette idée en proposant des produits au top qualité à des prix raisonnables.

L’équipe de Leu Piton Glacé

Ce qui vous positionne entre la glace industrielle et la production des glaciers indépendants ?

Oui. Jusque-là, pour apprécier une glace réellement artisanale, il fallait se déplacer chez un glacier. Avec Leu Piton Glacé, vous achetez de la glace artisanale en faisant vos courses au supermarché et cette glace, vous pouvez la déguster chez vous comme partout ailleurs.

Vous proposez un nombre de parfums impressionnant. Plus de 80, lit-on sur votre site !

Il s’agit de l’offre de bacs de 5 litres et 2,5 litres destinée aux CHR. Nous avons conservé le format de bacs exclusivement pour la restauration. Avec les CHR, nous avons mis en place une rotation des parfums. Le choix des sorbets de purs fruits implique d’adapter notre offre de fruits de saison. C’est pourquoi, chez nous, des parfums comme le goyavier ou le letchi ne sont pas disponibles toute l’année. La largeur de gamme vient aussi des mélanges entre fruits ou d’un fruit avec un enrobage. Nous dynamisons notre offre en la renouvelant constamment.

Entre petits pots, grands pots, bâtonnets et sorbets, de quoi se compose votre offre en GMS ?

En petit pots, nous proposons une quinzaine de parfums. En pots 470 ml, une dizaine de parfums. En bâtonnets, nous commençons avec quatre parfums disponibles. Les sorbets existent en bâtonnets et en pots 470 ml. Les parfums diffèrent d’un conditionnement à un autre. Nous n’allons pas décliner les parfums des petits pots en bâtonnets, par exemple. Ce que nous cherchons, au contraire, c’est à faire découvrir, à travers nos différentes gammes, la richesse de parfums dignes des artisans glaciers.

Comment s’effectue le choix des parfums, des nouveaux produits ?

Nous discutons entre nous. Nous essayons de trouver des idées. L’idée directrice, c’est de proposer des glaces aux parfums innovants avec des saveurs incomparables. Ensuite, nous testons le nouveau produit en nous assurant que la qualité gustative restera la même et optimale. Nous réfléchissons aussi à son marché et au conditionnement qui lui convient. Nous cernons ainsi le produit, avec une vue d’ensemble sur son potentiel. Nous misons sur l’originalité. Car rien n’est acquis. Il faut constamment innover, chercher et trouver comment évoluer, comment faire mieux.

La maîtrise du processus d’étude et d’analyse d’un produit ne s’improvise pas. Avez-vous suivi une formation pour parvenir à élaborer des gammes aussi élaborées et pertinentes ?

Nous nous sommes formés sur le tas, sur le terrain ! Nous avons beaucoup réfléchi pour savoir ce que nous voulions faire exactement, beaucoup essayé, expérimenté. Nous avons travaillé avec différents fournisseurs pour trouver ceux qui correspondent le mieux à nos objectifs et à nos valeurs. A ce jour, toutes nos matières premières sont françaises à travers nos fournisseurs locaux. Quant aux fruits, ils sont cultivés localement. Cette proximité avec les fournisseurs est un atout et une valeur que nous défendons. Nous voulons soutenir la production locale.

Proposez-vous des créations spéciales pour Noël 2021 ?

Leu Piton Glacé propose deux bûches pour Noël. Une recette classique avec la bûche Forêt Noire et une recette exotique avec une bûche Mangue Coco. C’est le concept que nous avions adopté l’année dernière. Il permet de faire plaisir à tout le monde. Les fêtes sont importantes pour nous car ce sont des moments de partage et de réunion. C’est l’occasion de faire découvrir notre marque et nos produits à un grand nombre de personnes. Nos gammes s’adressent à tous les âges, de l’enfance à l’âge adulte.

Leu Piton Glacé se revendique du « goût lontan » : faites-vous référence aux glaces d’autrefois faites à la maison ?

En lançant notre activité, nous avons fait déguster nos glaces à plusieurs personnes d’un certain âge. Toutes nous ont fait la remarque qu’elles avaient le goût de la glace lontan. Nos recettes ont donc traversé les âges…

La cuisine réunionnaise a une histoire riche dont les racines sont familiales. Mais on y inclut rarement la glace. Y-a-t-il une tradition de la glace à la Réunion ?

Effectivement, on en parle peu, mais la glace consommée en dessert fait partie des traditions à La Réunion. Même si on a tendance à l’oublier, dans les années 50 et même avant, la glace faisait partie de la cuisine. En proposant des gammes de cette qualité avec des produits naturels, nous revenons à la glace telle qu’on la faisait avant l’industrie, avant la mondialisation, avant que les grands acteurs ne conquièrent le marché et, d’une certaine façon, formatent le goût des gens en faisant évoluer les recettes. Un certain goût de la glace s’est perdu avec les années. Avec nos recettes, nous faisons un retour au passé avec les moyens technologiques et les moyens d’aujourd’hui qui garantissent en particulier la sécurité alimentaire.

Où trouve-t-on vos glaces ?

Nous sommes dans la majorité des enseignes de grande distribution. En fait, nous sommes partout où les rayons froids sont suffisamment grands pour nous accueillir.

Comment Leu Piton Glacé a été accueilli par les distributeurs ?

Certaines enseignes nous ont ouvert en grand leurs portes, en nous donnant beaucoup de conseil et d’accompagnement, en comprenant tout de suite ce que nous apportions de nouveau. D’autres ont moins joué le jeu, dira-t-on… Ce qui est sûr, c’est que la qualité artisanale intéresse et est demandée par les consommateurs. L’artisanat inspire confiance. De plus, il est associé à l’économie locale, au soutien de la production locale. La glace était un produit phare et les gens sont curieux de nouveauté. Nous avons eu énormément de retours positifs.

Parvenez vous à vous approvisionner en fruits entièrement à la Réunion ?

Les fruits locaux à la base de nos recettes viennent tous de La Réunion. Mangue, passion, ananas, letchi, tangor, goyavier, citron, etc. Nous avons tissé des liens avec des producteurs locaux pour garantir notre approvisionnement. Nous avons l’assurance de l’origine des produits, de leur qualité, de la façon dont ils sont cultivés. Nous sommes tenus de proposer une qualité d’ingrédients naturels dont nous sommes sûrs.

La bio, vous y pensez ?

Nous commençons à nous y intéresser. En fait, nous y sommes déjà un peu. Par exemple, nos glaces à la mangue sont produites à partir de mangues provenant d’une coopérative engagée dans l’agriculture biologique. Si nous ne faisons pas de communication à ce propos, c’est parce que nous sommes encore en phase de découverte de la bio. Nous ne misons pas encore là-dessus, mais nous y travaillons.

Faut-il considérer Leu Piton Glacé plutôt comme un nom d’entreprise, une enseigne ou une marque ?

Nous le considérons comme une marque. Nous ne possédons pas de points de vente et nous n’avons pas de projet à ce niveau. Peut-être plus tard… il faut considérer que nous sommes toujours dans la phase de démarrage, la plus importante. Nos objectifs en termes de débouchés ne sont pas encore atteints. En grande distribution, nous n’avons pas tout à fait terminé. La pandémie nous a empêchés de poursuivre comme nous le souhaitions notre impact sur le marché réunionnais. Nous commençons tout juste à prospecter les épiceries fines. Il y a aussi les stations-service : nous sommes présents dans un certain nombre d’entre elles et nous devons poursuivre la prospection dans ce circuit. D’autre part, nous avons le projet de créer un site internet pour développer la vente en ligne. Elle nous permettra de toucher la clientèle isolée.

Sécurité alimentaire, emballages, réduction des plastiques, etc. : tous les fabricants de produits alimentaires sont confrontés à une certaine attente en la matière. Quelle est votre réponse ?

Tous nos pots sont recyclables. Nous nous engageons pour que nos conditionnements soient également biodégradables.

Un contexte favorable pour Leu Piton Glacé

La nouvelle marque se positionne au croisement de trois tendances actuelles du marché de la glace.

Le confinement de 2020 a accentué trois caractéristiques des ventes de la glace à la Réunion. Trois tendances d’un marché qui, depuis, a retrouvé son dynamisme sur une île où la saison de la glace dure toute l’année. La première, c’est la part grandissante de la GMS sur ce marché. Les deux grands circuits de la vente de glace sont le commerce de proximité, principalement le circuit des stations-service, et les grandes surfaces. Le confinement, en imposant la limitation des déplacements, a favorisé les achats de glaces en grandes surfaces dans le cadre des courses. Et le phénomène perdure. La seconde tendance, c’est l’intérêt croissant des consommateurs pour les glaces artisanales. La progression est régulière depuis plusieurs années. Qualité, parfums plus en phase avec La Réunion, authenticité : consommée au départ principalement hors domicile, la glace artisanale a fait son entrée sur les tables ainsi qu’au rayon des glaces des GMS. Enfin, la troisième tendance, c’est la performance des pots. Pratique pour déguster la glace, le pot est devenu le dessert du snacking par excellence. Avec une fabrication artisanale, une offre distribuée en GMS et principalement conditionnée en pots, Leu Piton Glacé se positionne au croisement de ces trois tendances du marché de la glace.

Propos recueillis par Olivier Soufflet

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