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La Réunion
jeudi 2 mai 2024

Bleu blanc vert l’autre drapeau du Département

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Plan Départemental de Transition Ecologique et Solidaire, AgriPéi 2030, Plan Bio, Plan d’un million d’arbres, Plan de Mobilité Durable… Propriétaire de 40 % du territoire réunionnais, dont les forêts, le Département est sur tous les fronts de la responsabilité environnementale. Pourtant son rôle en la matière est encore mal connu. Les explications de Camille Clain, vice-présidente déléguée à l’environnement et au développement durable au Département.

Que recouvrent les compétences du Département en matière d’environnement et de développement durable ?

Le Département de La Réunion est engagé de longue date dans des politiques en faveur du développement durable et de la protection de l’environnement sur le territoire de la Réunion. Nous avons souhaité renforcer cet engagement en adoptant en mars 2021 notre premier Plan Départemental de Transition Ecologique et Solidaire. Celui-ci illustre une volonté forte de la collectivité de s’engager sur la voie d’un changement durable de modèle et des habitudes afin de répondre aux menaces tant écologiques que climatiques qui pèsent sur l’île. Tant en faveur d’une agriculture performante et résiliente – AgriPéi 2030, Plan Bio -, qu’en faveur de la préservation des espaces naturels et de la biodiversité qu’ils abritent. Le Département mène un programme de reboisement ambitieux – plan un million d’arbres pour La Réunion – et contribue à la structuration équilibrée du territoire, notamment rural, par des aménagements routiers et une gestion globale de l’eau et des aménagements hydrauliques. Enfin, il contribue à la solidarité, à l’insertion et à l’emploi en ouvrant le chemin vers un développement économique soutenable et profitable à tous par des actions innovantes capables de faire entrer pleinement le territoire dans une logique d’économie circulaire. Il entend par ailleurs faire sa part dans la transition en réduisant son empreinte carbone et environnementale. C’est l’ensemble de l’administration qui transforme actuellement ses pratiques et intègre les préoccupations environnementales : l’énergie, les déchets, la mobilité et la pollution numérique, sont autant de sujets sur lesquels la collectivité travaille et progresse.

Credit :Bruno Bamba (Com CD)

Les espaces naturels dont le département a la responsabilité, et l’environnement en général, ne semblent pas menacés à la Réunion. Est-il nécessaire de renforcer leur protection ?

Contrairement aux apparences, les espaces naturels dont le Département a la responsabilité sont fortement menacés. Comme dans tout territoire insulaire, la biodiversité réunionnaise est caractérisée par la faible résilience de ses habitats naturels et par la fragilité de ses espèces endémiques. Ainsi, c’est actuellement près du tiers des espèces endémiques de La Réunion qui est menacé d’extinction, 30 % de la flore vasculaire – soit 275 espèces – et 22 % de la faune vertébrée terrestre en voie de disparition. Du fait essentiellement de la fragmentation et de la destruction des habitats naturels causée par les incendies, l’urbanisation… et du fait aussi des espèces exotiques invasives. La Réunion, point chaud de biodiversité, est d’ailleurs reconnue comme une priorité mondiale en termes de conservation de la biodiversité. C’est conscient de ces défis que le Département consacre chaque année entre 15 et 20 millions d’euros à leur conservation. L’essentiel de son action consiste à mettre en œuvre des travaux de restauration des milieux naturels : lutte contre les espèces invasives pour limiter leur prolifération et empêcher qu’elles ne modifient nos milieux et paysages uniques au monde ; opérations de plantes indigènes et endémiques permettant de renforcer les milieux naturels, voire de reconstituer les espaces les plus dégradés. Pour inverser la tendance le Département a par ailleurs choisi d’aller plus loin encore au travers de son Plan un million d’arbres pour La Réunion. Ce programme de reconquête de la biodiversité vise à ramener la forêt partout où elle a disparu, jusque dans les zones urbaines où seront implantées des micro-forêts représentatives des milieux originellement présents dans les quartiers où elles seront plantées.

On sait peu que le Département est propriétaire des forêts réunionnaises et qu’il en a, à ce titre, la responsabilité. Pourquoi cette discrétion ?

Le Département est effectivement propriétaire de près de 100 000 ha de milieux naturels, soit la quasi-totalité des milieux naturels de l’Ile : 40 % du territoire de l’île, dont près de 80 % constituent le cœur du Parc National de La Réunion, inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Comme je viens de l’expliquer, il est aussi le principal acteur de la biodiversité à La Réunion, compétent, au titre de la loi – articles L142-1 et suivants du Code de l’Urbanisme – pour mener une politique de protection et de valorisation des espaces naturels sensibles. Il est ainsi le principal financeur des programmes de travaux mis en œuvre pour la préservation, l’entretien et la valorisation de ces espaces naturels, assurant le rôle d’autorité de gestion du FEADER, principal fonds structurel européen mobilisé pour l’investissement en forêts. Il est ainsi le chef de file du réseau de gestionnaires d’espaces naturels dont il finance en grande partie les actions. Notre rôle est avant tout de savoir fédérer, de créer des synergies avec l’ensemble des partenaires, pour une cause commune, nos forêts. C’est la raison pour laquelle les Réunionnais identifient plus facilement ces gestionnaires d’espaces naturels, dont l’ancrage pour certains est historique sur le territoire, comme l’Office National des Forêts. Pourtant, c’est bien l’action et les financements du Département qui sont le moteur des politiques de conservation des milieux naturels de l’Ile. J’ajouterai que le Département de La Réunion est le seul en France à disposer d’un tel patrimoine forestier et à déployer autant de moyens pour sa conservation et sa valorisation. A ce titre, je veux souligner tout l’apport et la pertinence du Plan un million d’arbres, qui est un véritable projet de territoire fédérateur, et qui permet d’identifier de plus en plus le Département comme un acteur majeur de la biodiversité aux yeux de la population.

On a l’impression que les transports publics inter-urbains ne se développent plus à La Réunion. Quels sont les projets à brève ou à plus longue échéance dans ce domaine ?

Il faut d’abord rappeler que le Département avait la compétence transport jusqu’en 2014 lors de son transfert à la Région, dans le cadre de la Loi NOTRe. Toutefois, dans le cadre de notre plan de Mobilité Durable, la Collectivité porte une ambition de développer l’ensemble du spectre de mobilités actives sur les 722 km de routes départementales : transport en commun, covoiturage, mobilités douces et alternatives… Sachant que les routes départementales sont situées dans les mi-pentes avec un caractère plutôt montagneux, donc non propices à ces pratiques, les perspectives d’amélioration sont importantes. Cette approche nécessite une coordination entre le Département et les communes afin d’assurer un prolongement des actions. C’est dans ce cadre que notre engagement dans ce domaine prend tout son sens.

L’étang de Saint-Paul

La mobilité électrique représente un défi pour l’île à brève échéance. Une association locale AVERE vient de se créer, dont fait partie le Département. Quelle est le point de vue de la collectivité départementale sur la mobilité électrique ?

Le Département, membre fondateur de AVERE Réunion, soutient naturellement le développement de la mobilité électrique, à partir du moment où la production électrique est d’origine renouvelable. En effet, actuellement, le secteur routier consomme 66 % du volume de carburant importé et représente près de 50 % des émissions de CO2. De ce fait, à court terme, la mobilité électrique est une nécessité pour diminuer notre dépendance énergétique et lutter contre le réchauffement climatique. Toutefois, le Département soutient l’approche plus globale d’un management de la mobilité qui agit à la fois sur l’offre (véhicule électrique, covoiturage…) et sur la demande en mobilité (minimiser le besoin de mobilité). Le Plan départemental de Mobilité Durable, qui est une brique de notre PTES (Plan de transition écologique et solidaire) porte cette ambition.

La notion de développement durable couvre le champ social. Or le social est la compétence principale des Départements. L’institution départementale ne devrait-elle pas être plus clairement désignée comme l’autorité du développement durable à l’échelle locale ?

Le Département est en effet chef de file de l’action sociale et souhaite que la transition écologique soit également solidaire. Cela implique d’entraîner l’ensemble de la population dans une prise de conscience des enjeux liés à la transition écologique et solidaire, par de la sensibilisation et de l’information sur nos richesses, mais également sur les menaces qui pèsent sur notre environnement. Cela veut dire aussi donner aux publics les plus vulnérables les moyens d’agir, de faire de l’écologie en faisant des économies. Enfin, le Département de La Réunion veut s’inscrire comme partenaire incontournable des collectivités qui, comme nous, font le choix d’un renouvellement de leur trajectoire écologique et sollicitent notre appui. C’est à ces conditions seulement que nous garantirons que la transition écologique soit acceptable et réussie.

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