After local production, the collective brand Nou La Fé broadens its scope to service companies. Une évolution qui répond à la volonté de soutenir l’emploi et l’économie locaux, face aux entreprises de services extérieures de plus en plus présentes sur le marché réunionnais.
La marque Nou La Fé est née en 2009 à l’initiative de l’Adir afin de permettre aux consommateurs de distinguer facilement les produits fabriqués sur l’île des produits importés. En quinze ans, elle est devenue un repère incontournable pour les Réunionnais, ainsi qu’un symbole de fierté et d’engagement pour l’économie locale. D’après la dernière enquête annuelle de notoriété de la marque, le label est connu de 9 Réunionnais sur 10, il influe sur la décision d’achat pour 6 sur 10 d’entre eux. Une nouvelle étape est franchie en 2025 avec l’ouverture de la marque ombrelle aux entreprises de services. Une évolution naturelle et jugée nécessaire, car les secteurs du service, them too, sont soumis à une forte concurrence d’entreprises métropolitaines attirées par l’activité économique de l’île, qui reste plus forte que celle de la métropole. Bureaux d’études, entreprises de services numériques, de communication, advice, d’ingénierie, training, de relation client, accounting experts, commissaires aux comptes : beaucoup de prestations peuvent en effet être externalisées hors du territoire, mettant en danger l’emploi et les savoir-faire locaux. Les premières entreprises de services candidates appartiennent à ces secteurs d’activités. Elles sont auditées depuis de ce début décembre. Nou La Fé Service pourrait être étendu dans l’avenir à d’autres secteurs du tertiaire, comme la culture ou l’hôtellerie. La réflexion sur l’extension du label péi aux services a débuté il y a plusieurs années. Elle s’est nourrie notamment de l’exemple de la marque Produit en Bretagne,qui englobe depuis son origine les activités de services.
Les services souhaitent aussi se démarquer
Les conditions d’attribution de la marque Nou La Fé aux produits locaux ont été renforcées en 2022. Les entreprises candidates doivent satisfaire 72 % de 42 critères, dont 24 critères obligatoires et 6 complémentaires. C’est désormais un cabinet indépendant qui se charge des audits. Obéissant au même principe d’un socle de critères obligatoires, les conditions d’attribution ont été adaptées aux entreprises de services. L’essentiel des exigences garantit leur ancrage local, un atout à faire valoir également dans les appels d’offres des donneurs d’ordre publics et privés. Siège social situé à La Réunion. Cotisations fiscales et sociales à jour (attestations à l’appui). Prestations effectuées à La Réunion. 80 % minimum des effectifs localisés sur l’île. 40 % minimum du chiffre d’affaires consacré à la masse salariale locale (hors dirigeants). Sous-traitance limitée à 20 % maximum du chiffre d’affaires (hors dirigeants). À cette base viennent s’ajouter les critères obligatoires et complémentaires, afin de garantir la qualité, la transparence et l’engagement environnemental et sociétal des entreprises labellisées.
Une évolution soutenue par le public
Avant de se lancer, l’Adir a voulu savoir ce qu’en pensaient les Réunionnais. D’après l’étude réalisée par l’institut Pigé ! en juillet 2025, 83 % des Réunionnais pensent que Nou La Fé doit aussi s’appliquer aux entreprises de services employant localement. Pour les entreprises de formation professionnelle (68 %), pour le nettoyage (62 %), advertising (62 %), le recrutement (60 %) et les activités juridiques et comptables (47 %). Côté services aux particuliers, l’adhésion est massive : 90 % plébiscitent un label qui engloberait même la grande distribution alimentaire et l’hébergement touristique ; 88 %, les services à la personne ; 87 %, les loisirs et 83 % le bien-être. « Avec cette évolution, Nou La Fé valorise désormais toutes les entreprises qui choisissent d’employer, de former et d’innover à La Réunion, qu’elles produisent des biens ou qu’elles offrent des prestations de services. C’est un signal fort envoyé au territoire : chaque euro dépensé auprès d’un acteur labellisé est un euro investi dans l’économie réunionnaise », explique Thierry Reydellet, secrétaire général de l’Adir.











