Max Havelaar France unveils 2024 figures increasing and announces several initiatives for French sectors, dont un Observatoire de la rémunération agricole équitable.
Loi Egalim 4 reportée, prix planchers oubliés, négociations commerciales très dures… « Le secteur agricole français ne progresse pas vers plus d’équité », souligne Max Havelaar France. Internationally, le chaos douanier provoqué par les États-Unis, la spéculation sur le café et le cacao, accroissent les tensions et fragilisent les filières. In this context, les chiffres du commerce équitable révélés par Max Havelaar pour 2024 sont rassurants : +4,1 %. À l’occasion de la Quinzaine du commerce équitable, qui s’est tenue du 10 au 25 mai, l’ONG a présenté des résultats confirmant la confiance des consommateurs, ainsi qu’une floraison d’innovations et le succès du lait français, mais elle veut accélérer pour plus de filières et plus de transparence. Plus de filières :Plus de filière équitables : blé français, legumes, expérimentation en faveur de la viande bovine, filière la moins rémunératrice en France ; à l’international, soutien au café, investissement dans la noix de cajou équitable et le coton. Plus de transparence : publication des détails de tous ses prix équitables, création d’un Observatoire de la rémunération agricole équitable, lancement d’une étude sur le « revenu attendu » des agriculteurs, déploiement de diagnostics juste rémunération avec les collectivités locales…
Un marché en progression
Malgré une consommation moyenne des Français atone, notamment en grandes surfaces, les ventes de produits labellisés Fairtrade/Max Havelaar ont progressé en 2024. Le chiffre d’affaires atteint 1,384 milliard d’euros. La fidélité des consommateurs à la démarche équitable se confirme malgré l’inflation. Ils plébiscitent notamment les trois produits phares : cacao, café et banane (83 % du total), ancrés dans le quotidien, présents partout et accessibles au niveau du prix. Mais aussi le lait français, qui décolle en 2024 dans les achats publics. Le cacao connaît une croissance continue (+7 % en valeur) grâce à une offre en pleine diversification, via l’innovation de marques françaises engagées (Krokola, Flavors&Nature, Bonneterre), et grâce aux marques de distributeurs (MDD) qui jouent un rôle moteur (Lidl, Aldi, Monoprix, Action). Malgré une envolée historique du prix boursier du cacao, due à l’effondrement des récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana, les ventes de produits à base de cacao équitable ont progressé en volume en France (+8 %, 17 300 tonnes), sans doute aussi grâce à une meilleure conscience des enjeux (cf. étude récente sur les importations françaises[1]). Le café présente une stabilité des volumes dans un marché tendu. Dans un contexte de hausse du prix en bourse, les ventes de produits café labellisés Fairtrade/Max Havelaar sont stables en volume (13 093 tonnes importées) avec une progression de 3 % en valeur : les consommateurs restent fidèles à « leur » café responsable, la boîte Petits Producteurs (Malongo) en tête… La banane fait un retour à un niveau record : produit emblématique du commerce équitable avec 12 % du marché français, la banane labellisée Fairtrade/Max Havelaar retrouve en 2024 des volumes équivalents à ceux d’avant la crise, avec 91 812 tonnes commercialisées.
Toujours plusd’entreprises engagées
Pour les entreprises engagées, 2024 est marquée par l’arrivée sur le marché du commerce équitable de marques iconiques : Saint Louis (cane sugar), Candia (lait chocolaté), Yoplait (dessert chocolat). On the other hand, 62 % du chiffre d’affaires des produits labellisés Fairtrade/Max Havelaar sont générés dans les enseignes de la grande distribution. Les circuits bio et la restauration collective connaissent de leur côté une croissance à deux chiffres : +28 % en réseaux bio (Biocoop, Naturalia, etc.) et +13 % en restauration hors domicile. Les PME sont toujours en pointe : 68 % des entreprises engagées auprès du label sont des TPE/PME françaises, signe d’ancrage territorial et de lien au made in France.
Lancement de produits et nouvelles filières
Depuis 2024, le cahier des charges Max Havelaar « origine France » s’ouvre aux grandes cultures, permettant de structurer des filières agricoles françaises équitables, en bio comme en conventionnel. Goal : garantir des prix minimums justes aux agriculteurs français et répondre à la demande croissante des consommateurs et des collectivités pour une alimentation plus locale, éthique et durable. Deux coopératives pilotes s’engagent avec Max Havelaar France pour développer de nouvelles filières équitables françaises de lentilles, chickpeas, haricots et blé : Terres du Pays d’Othe dans l’Aube, association de producteurs 100 % bio, et Union Entente dans l’Ouest, une union de coopératives répondant à la demande de la restauration collective en farine et produits du blé. On the other hand, la caisse des écoles du 20e (arrondissement de Paris), l’organisation de producteurs ELVEA et Max Havelaar France expérimentent ensemble une filière équitable « viande bovine locale ».Ce projet s’inscrit dans le double objectif de garantir une rémunération décente aux éleveurs franciliens et d’approvisionner les cantines avec une viande de qualité, éthique et durable.