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mercredi 9 octobre 2024

L’entreprise au féminin

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« Le leadership n’a pas de genre, ce qui compte, ce sont les compétences, l’éthique et la vision », déclare Shenaz Zadvat, présidente d’Offital et directrice générale du groupe Zadvat.

L’actualité du groupe Zadvat, avec le lancement à La Réunion de la très qualitative marque espagnole d’ameublement d’intérieur  Kave Home, est l’occasion de mieux connaître la façon de voir de cette cheffe d’entreprise devenue, par ses responsabilités au sein du Medef Réunion et ses engagements sociétaux, une double voix de l’entrepreneuriat féminin et de l’entrepreneuriat responsable. Cette voix indépendante invite les femmes, ainsi que tous les jeunes, les garçons comme les filles, à prendre leur destin en main dans la volonté d’agir et d’entreprendre. Elle porte d’autant plus que les dirigeantes d’entreprise de la taille du groupe Zadvat se comptent sur les doigts d’une seule main à La Réunion. Mais les choses bougent. Et c’est nécessairement une conception du leadership et de la direction d’entreprise appelée à se développer dans l’avenir qui apparaît. Une conception où la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) occupe une place stratégique, à l’exemple, cette année, de la création d’une écomatériauthèque réunionnaise au sein du showroom d’Offital et du choix de l’enseignede mobilier écoconçu Kave Home. Par ses engagements et ses prises de position en faveur de l’entrepreneuriat féminin, Shenaz Zadvat perpétue, mais aussi actualise, les valeurs de la famille d’entrepreneurs musulmans commerçants dont elle est l’héritière, dont la matrice est le respect des autres. Une voix, donc, d’actualité. À écouter attentivement.

Avec la marque écoresponsable Kave Home, une sélection exclusive de mobilier épuré, alliant élégance, innovation et tendances actuelles, est proposée à La Réunion.
Aux côtés de Shenaz Zadvat, l’équipe du showroom Kave Home du Chaudron : Nawel Ghanty, sa
fille, store manager, Aslam Locate, conseiller de vente, et Marine Laurent, architecte d’intérieur.

Vous lancez au mois d’octobre une nouvelle enseigne d’ameublement d’intérieur : quelle est cette enseigne et pourquoi l’avoir choisie ?

Il s’agit de Kave Home. Avec cette nouvelle enseigne d’ameublement d’intérieur, nous souhaitons offrir à La Réunion une solution alliant confort et élégance, tout en restant fidèle à notre engagement envers la qualité et la durabilité. Cette enseigne incarne notre vision : associer design, fonctionnalité et responsabilité écologique pour répondre aux attentes croissantes des Réunionnais en matière d’aménagement intérieur.

Comment se positionne cette nouvelle offre sur le marché réunionnais de l’ameublement ?

Notre enseigne se positionne dans un segment premium avec une forte orientation sur l’écoconception et l’utilisation de matériaux naturels. À La Réunion, il existe une demande grandissante pour des solutions d’aménagement qui allient esthétique, respect de l’environnement et praticité. Nous souhaitons répondre à cette demande avec une offre différenciante qui place l’élégance, le design, le confort au cœur de chaque projet.
Les origines méditerranéennes de la marque influencent son style, même si ses sources d’inspiration sont multiples. Elle a su s’entourer d’une équipe de designers venus de divers horizons.

Faut-il y voir un prolongement de l’activité d’Offital dans l’aménagement des espaces de travail et de vie ou s’agit-il d’une diversification du groupe Zadvat ?

C’est à la fois une continuité et une diversification. Offital a toujours été spécialisée dans l’aménagement des espaces de travail et des collectivités, et ce nouveau projet d’ameublement d’intérieur est une extension naturelle de notre expertise dans le domaine du design fonctionnel. Cependant, il s’agit aussi d’une diversification, car nous explorons de nouveaux segments du marché de l’ameublement dans le respect de notre engagement envers la qualité et la responsabilité sociétale : un pas en profondeur vers l’équipement du logement résidentiel et une spécialisation pour l’agencement des cafés, hôtels et restaurants.

Offital se définit comme spécialiste du management des espaces de travail. Cette notion va plus loin qu’une offre de mobilier de bureau. Que recouvre-t-elle exactement ?

L’agencement des espaces de travail englobe bien plus que le simple mobilier. Il s’agit de créer des environnements de travail qui favorisent la productivité, le bien-être physique et mental ainsi que la collaboration. Nous adoptons une approche globale, qui prend en compte l’ergonomie, l’acoustique, l’éclairage et même les besoins sociaux des employés. En créant des espaces de travail adaptés aux nouvelles réalités, notamment le télétravail, nous permettons aux entreprises de mieux s’adapter aux évolutions du monde du travail.
Par ailleurs, la notion de décoration vient compléter notre expertise. Les projets d’agencement sont conçus et suivis par notre équipe d’architectes d’intérieur et de space planners.

Offital emploie 27 collaboratrices et collaborateurs. Le groupe Zadvat compte 60 salariés.
Offital a quitté l’adresse familiale historique, rue Jean-Chatel à Saint-Denis, pour s’installer dans ses locaux actuels à La Mare au début des années 2000.

Comment se porte le marché de l’aménagement des espaces professionnels ? Se ressent-il des incertitudes pesant sur le transport maritime et sur l’économie en général ?

Le marché reste dynamique malgré les incertitudes économiques. Nous voyons une forte demande pour des espaces flexibles et adaptables, en lien avec les nouvelles façons de travailler. Toutefois, les tensions sur la chaîne d’approvisionnement mondiale, notamment en matière de transport maritime, exercent une pression sur les coûts et les délais. Mais notre stratégie d’optimisation nous aide à atténuer ces impacts.

Les manières de travailler évoluant, les espaces de travail s’adaptent : quelles sont les tendances actuelles de l’ameublement de bureau ?

Nous observons une demande croissante pour des espaces hybrides et modulables, qui permettent de passer facilement du travail individuel à la collaboration en équipe. Le mobilier doit être à la fois ergonomique et flexible. Les matériaux durables, l’intégration de la technologie et l’importance du bien-être au travail deviennent des priorités dans le choix du mobilier de bureau.

Observez-vous un rapprochement entre les univers du travail et de la maison avec le développement du télétravail ?

Absolument. Le télétravail a profondément transformé la manière dont les gens envisagent l’espace de travail. Les frontières entre les espaces professionnels et privés sont devenues plus fluides. Aujourd’hui, les gens recherchent du mobilier qui s’intègre aussi bien à leur domicile qu’à un bureau traditionnel. Le confort, la polyvalence et l’esthétique sont devenus essentiels, car les individus veulent des environnements où ils se sentent bien, qu’ils soient à la maison ou au bureau. Mais au-delà, aujourd’hui, les meubles de maison s’invitent également de plus en plus dans les environnements professionnels, avec une tendance chaleureuse et confortable, des lignes douces, des matériaux naturels et des teintes apaisantes, contribuant à une atmosphère détendue et conviviale.

Existe-t-il une offre et une demande de mobilier de bureau écoconçu ?

Oui, cette demande est de plus en plus forte. Les entreprises, comme les particuliers, sont désormais très sensibles à l’impact environnemental de leur mobilier. Nous allons vers des solutions écoconçues, en utilisant des matériaux recyclés ou recyclables, et en privilégiant les circuits courts pour réduire l’empreinte carbone. Notre écomatériauthèque est un bon exemple de cet engagement.

Vous avez inauguré au mois de juin, avec le designer Philippe Sidelsky, cette écomatériauthèque réunionnaise au sein du showroom d’Offital. L’espace met en lumière la ressource locale en mobilier et décoration éco-conçus. Cette écomatériauthèque suscite-t-elle l’intérêt, notamment chez les architectes d’intérieur, que vous espériez ?

L’intérêt a été immédiat, notamment de la part des architecte et des designers d’intérieur.
L’écomatériauthèque permet de valoriser les ressources locales et de montrer que l’on peut concevoir de magnifiques pièces tout en respectant l’environnement. Cela répond à une demande croissante des clients pour des produits plus éthiques, tout en soutenant l’économie locale.

Certifiée en 2003, Offital a fait partie des premières entreprises réunionnaises à obtenir l’ISO 9001 sur le management de la qualité. En quoi cette certification est-elle importante et Offital est-elle toujours la seule entreprise de son secteur d’activité à la posséder ?

L’ ISO 9001 est une reconnaissance de notre engagement pour un management rigoureux de la qualité, garantissant à nos clients une fiabilité et une constance dans nos services et produits. Aujourd’hui encore, Offital reste l’une des rares entreprises dans notre secteur à La Réunion à disposer de cette certification, ce qui constitue un gage de confiance et d’excellence pour nos partenaires et clients. Cependant il est important de souligner que si la certification ISO 9001 a été un gage de qualité pendant des décennies, à l’ère du marketing digital et de la RSE, nous travaillons désormais à poursuivre notre engagement vers le label Efficience du Cluster Green, qui regroupe la qualité de vie au travail, l’attractivité et l’ancrage territorial, le progrès environnemental, la production et la consommation durables, la gouvernance et la stratégie RSE, le tout au travers des spécificités locales.

Envisagez-vous d’ouvrir un second magasin Offital dans l’avenir ?

C’est une option que nous étudions à moyen terme. Le développement de nos activités à La Réunion est un axe stratégique, et un second point de vente permettrait d’atteindre une nouvelle clientèle. Cependant, notre priorité reste de consolider nos offres actuelles et d’enrichir notre expertise sur le marché local.

Le groupe Zadvat fédère d’autres entreprises et activités. Pouvez-vous préciser lesquelles ?

Le groupe Zadvat, fondé par mon défunt grand-père, rassemble aujourd’hui trois sociétés aux expertises complémentaires et opérant principalement dans le B to B. La société IM ZADVAT, importateur grossiste, propose une large gamme de produits, allant du linge de maison à l’ameublement, en passant par les articles de bazar et les souvenirs de La Réunion, avec plus de 4 000 m2 de stockage pour répondre efficacement aux besoins de ses clients. Protect’Homs, est spécialisée dans la protection et la sécurité au travail avec une approche intégrant les valeurs de la RSE. Enfin, Offital est un acteur incontournable de l’aménagement des espaces de travail, alliant design, ergonomie et durabilité. Ces trois entités reflètent notre engagement commun pour l’innovation, la qualité et la responsabilité sociétale.

À votre initiative, le groupe Zadvat a fait de la RSE une orientation stratégique. Pourquoi ce choix et comment cette orientation se concrétise-t-elle dans les activités du groupe et de ses entreprises ?

La responsabilité sociétale des entreprises est au cœur de notre stratégie parce qu’elle reflète notre engagement à long terme envers la communauté et l’environnement . Dans toutes nos activités, nous veillons à valoriser l’humain et à avoir un impact positif. La RSE n’est pas juste un choix stratégique, c’est une manière de faire des affaires qui place l’être humain et notre planète bleue au premier plan.

Voyez-vous le futur du métier d’entrepreneur dans cette voie : la RSE ?

Absolument. Je pense que l’avenir de l’entrepreneuriat est intrinsèquement lié à la responsabilité sociétale. Les entreprises doivent aujourd’hui répondre aux attentes des consommateurs, des employés et des communautés, qui souhaitent voir des actions concrètes en matière de durabilité et d’équité. Les entrepreneurs qui intégreront ces dimensions dans leurs modèles d’affaires seront ceux qui prospéreront à long terme.

Mentorat de jeunes filles du service militaire adapté (SMA) par des cheffes d’entreprise : une initiative du réseau Femmes du Medef Réunion.

En tant que vice-présidente du Medef Réunion et animatrice du réseau local Femmes du Medef, vous êtes la principale voix de l’entrepreneuriat féminin à La Réunion. Faites-vous un lien entre la RSE et l’entrepreneuriat féminin ? Autrement dit, pensez-vous que les femmes se sentent plus concernées que les hommes par cette responsabilité de l’entreprise ?

Il est vrai que de nombreuses femmes entrepreneures montrent une sensibilité particulière à la RSE, peut-être parce qu’elles apportent souvent une vision plus holistique à l’entreprisequi intègre à la fois la performance économique et l’impact social. Cela dit, je pense que la RSE est une responsabilité partagée par tous les entrepreneurs, hommes ou femmes. Ce qui est certain, c’est que l’entrepreneuriat féminin tend à valoriser des initiatives qui placent l’humain et la durabilité au centre.

Comment expliquez-vous le succès du réseau Femmes du Medef à La Réunion, comparé à ceux d’autres Medef de métropole ?

Le succès du mouvement Femmes du Medef à La Réunion tient avant tout à la sororité et à l’engagement de ses membres. Nous avons su créer un réseau fort, où les cheffes d’entreprise peuvent s’entraider, partager leurs expériences et encourager les nouvelles venues. Ce soutien mutuel est une véritable force, et il est fortifié par la dynamique locale et la diversité des parcours professionnels que l’on retrouve à La Réunion. Je copréside ce mouvement avec Franziska Goderbauer ; nous avons des origines, des parcours et des professions complètement différents et pourtant nous partageons une vision commune pour l’animation de ce réseau. Nous avons choisi de coconstruire notre modèle avec nos membres et sous l’impulsion de Sandrine Ménard, déléguée générale. Notre mouvement, où l’ambiance est fort chaleureuse, attire de nombreuses femmes cheffes d’entreprise vers le Medef.

Quelle est l’action du réseau à La Réunion ?

Nous avons identifié et nous œuvrons sur quatre axes majeurs : le développement personnel, la formation, le mentorat et la représentation. Nous savons aujourd’hui que ces leviers sont essentiels pour encourager les femmes à entreprendre et à accéder à des postes de direction. Nous croyons en la force, en la qualité et en l’envie des femmes de contribuer positivement au progrès de notre territoire. C’est pourquoi nous avons voulu ce mouvement, pour nous inspirer mutuellement, nous former, nous soutenir et pour donner une plus grande visibilité à toutes les femmes entrepreneures, dirigeantes et cadres.

Vous êtes, entre autres, à l’origine du marrainage de 18 jeunes filles du RSMA par 18 cheffes d’entreprise. Où en est cette action ?

Ce programme de marrainage est une fierté pour moi et pour toutes les cheffes d’entreprise qui y participent. Nous en sommes aujourd’hui à la deuxième opération, et les retours des jeunes filles sont extrêmement positifs. Elles bénéficient non seulement de conseils pratiques, mais aussi d’un accompagnement personnalisé qui les aide à définir leurs projets professionnels. Pour beaucoup, c’est une expérience transformatrice. À la suite du succès de la première opération, nous l’avons élargi cette année à une opération de parrainage et de marrainage avec 30 chefs d’entreprises du Medef, 15 hommes et 15 femmes, qui accompagnent 30 jeunes du RSMA.

Shenaz Zadvat, présidente de l’association Entreprendre pour apprendre Réunion, avec des enfants d’écoles primaires en 2019.

Les cheffes d’entreprise sont assez nombreuses dans le commerce, les services, les métiers du conseil, de la santé, nettement moins dans l’industrie et le secteur agricole. En dehors des créations d’entreprise recensées par la CCI Réunion, avez-vous des données sur l’entrepreneuriat féminin à La Réunion ? Progresse-t-il autant qu’il le devrait ?

L’entrepreneuriat féminin à La Réunion progresse, mais il reste encore des domaines où les femmes sont sous-représentées, comme l’industrie et l’agriculture. Nous constatons cependant une augmentation du nombre de femmes qui se lancent dans des secteurs traditionnellement masculins. Il reste du chemin à parcourir, mais des initiatives comme le réseau Femmes du Medef ou les programmes de marrainage aident à changer les mentalités et à encourager plus de femmes à se lancer dans l’entrepreneuriat, quels que soient les secteurs.

Voit-on encore des hommes rechigner à travailler sous les ordres d’une femme ?

Cela existe encore, même si les mentalités évoluent, et de plus en plus vite. L’important est de continuer à démontrer, par l’exemple, que le leadership n’a pas de genre. Ce qui compte, ce sont les compétences, l’éthique et la vision. Je crois que, avec le temps et grâce aux nombreuses femmes qui réussissent brillamment dans des postes de direction, ces réticences s’atténueront.

Comment avez-vous été amenée à présider également l’association Entreprendre pour apprendre Réunion, qui fait le lien entre les mondes de l’éducation et de l’entreprise dans les collèges et lycées et qui organise chaque année le Festival des mini-entreprises ?

J’ai toujours été passionnée par la transmission et le développement des talents, en particulier chez les jeunes. Lorsque l’opportunité de présider cette association s’est présentée, cela a été une évidence pour moi. L’éducation est un levier fondamental pour préparer les jeunes au monde du travail, et le projet des mini-entreprises permet de leur donner une première expérience concrète de ce que signifie diriger une entreprise, prendre des décisions et travailler en équipe. Entreprendre pour apprendre interconnecte l’école et l’entreprise pour qu’elles s’enrichissent mutuellement de toutes les énergies et faire grandir ensemble tous les potentiels. Nous faisons vivre aux jeunes, à leurs encadrants et aux mentors une aventure entrepreneuriale collective qui donne à chacun le pouvoir de faire grandir ses idées et sa personnalité.

Le Festival des mini-entreprises est un concours qui a lieu chaque année. Il associe monde de l’éducation et monde de l’entreprise (ici, en 2024).

Répondant à une question sur votre engagement auprès des jeunes, vous avez dit un jour qu’il s’agissait de leur « donner les clés de lecture de l’entreprise et de la société ». Quelles sont ces clés de lecture ?

Les clés de lecture que je souhaite transmettre aux jeunes sont d’abord la résilience, la capacité à surmonter les obstacles et l’importance du travail collaboratif. Je veux qu’ils comprennent que l’échec fait partie du parcours entrepreneurial et qu’il ne doit pas être un frein, mais un apprentissage. Il est aussi crucial de leur inculquer la notion de responsabilité sociale, afin qu’ils puissent devenir des leaders conscients de leur impact sur la société et l’environnement.

Y a-t-il des femmes, dans le présent ou l’histoire, que vous admirez et qui vous inspirent ?

Je suis inspirée par des femmes qui ont su briser les barrières et faire preuve d’une grande résilience dans des contextes difficiles. Parmi elles, je citerais Marie Curie, pour son courage et sa détermination à exceller dans un domaine scientifique largement dominé par les hommes. Plus près de nous, des femmes comme Malala Yousafzai, qui a su défendre l’éducation des filles face à l’adversité, m’inspirent profondément. Elles incarnent la force, le courage et la vision, des qualités que je m’efforce de mettre en avant dans mon propre parcours. Et au plus près, mon mentor et amie est une autre Shenaz… Shenaz Bagot* !

* Shenaz Bagot est directrice de la société Services Développement Océan Indien (SDOI), présidente du conseil de surveillance du Grand Port maritime de La Réunion, présidente de l’École de la 2e chance de La Réunion.

Shenaz Zadvat, itinéraire d’un leadership efficace et humain

Le premier engagement sociétal de Shenaz Zadvat remonte à ses 19 ans. Ayant fini ses études, elle vient d’intégrer l’entreprise familiale… et rend visite aux enfants malades. « J’ai toujours eu en moi le besoin d’aider les autres. C’est une vocation que je dois à l’éducation que m’a donnée mon père. » C’est dans les années 1940 que son grand-père, Ismaël Mamode Zadvat, a ouvert rue Jean-Chatel le commerce de vente de tissus au mètre à l’origine du groupe actuel. Dans les années 1970, Mamode Zadvat succède à son père. L’entreprise développe son activité de grossiste en l’étendant à de nombreux produits allant du linge de maison aux articles de bazar en passant par l’ameublement de maison. La spécialisation dans le mobilier de bureau s’y ajoute en 1988. Ne trouvant rien qui lui convienne à La Réunion pour équiper ses propres bureaux, Mamode Zadvat se rend en Italie, patrie européenne du design de meubles. Alors que l’économie réunionnaise se développe, il en revient avec la conviction qu’il y a place à La Réunion pour une offre différente et plus qualitative que celle de l’acteur dominant ce marché à l’époque, l’UMAB. Au départ simple département du groupe, l’activité de mobilier de bureau installe son premier showroom dans la boutique de la rue Jean-Chatel. Dans les années 1990, la troisième génération représentée par Shenaz Zadvat et ses frères entre en scène. Celle-ci fait ses débuts professionnels en 1996. En 1998, la socété Offital, nom d’un fabricant italien de mobilier, voit officiellement le jour. Shenaz Zadvat en prend la direction en 2000. Offital déménage à Sainte-Marie peu après. Vingt ans ont passé et Shenaz Zadvat a fait d’Offital le numéro un de l’aménagement des espaces de travail à La Réunion. Dans les pas de son grand-père, qui fut membre fondateur du Medef Réunion, elle a rejoint l’organisation patronale, devenant tout d’abord présidente de la commission écoles-entreprises, puis lorsque, il y a cinq ans, le Medef France crée son réseau Femmes, elle en devient la référente locale.Shenaz Zadvat est vice-présidente du Medef Réunion. Elle préside l’association Entreprendre pour apprendre Réunion. Elle a été élue entrepreneur de l’année par le jury des Tecoma Awards 2023, organisés par notre confrère L’Éco austral.

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