La dernière étude de l’Insee sur les industries agroalimentaires réunionnaises, portant sur les données de 2022, montre que ce secteur qui transforme les produits de l’agriculture et de la pêche en aliments ou boissons pour l’homme et l’animal représente 4 640 salariés en équivalent temps plein, soit 24 % de l’emploi industriel régional.
Cette part est deux fois plus élevée qu’au niveau national (13 %) en raison de la moindre industrialisation de l’île. Les établissements employeurs des industries agroalimentaires sont de plus petite taille que leurs homologues de l’Hexagone (15 emplois par établissement en moyenne contre 27 en métropole). Logiquement, l’industrie sucrière occupe proportionnellement dix fois plus d’emplois agroalimentaires à La Réunion qu’au niveau national, le rhum le double. Les emplois sont en moyenne plus stables et mieux rémunérés que dans l’ensemble du secteur privé, mais moins qu’en métropole. Les centres de décisions des établissements sont majoritairement locaux : seuls 21 % des emplois appartiennent à des groupes extérieurs. Les entreprises réunionnaises de ces industries dégagent 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires sur un marché essentiellement local, hormis pour le sucre et le rhum. Leurs marges dépendent fortement des aides et subventions, en particulier dans la transformation de produits à base de viande et la fabrication de sucre. Comme dans l’Hexagone, les marges sont plus élevées dans l’industrie de fabrication des boissons alcoolisées, l’une des plus exportatrices. À l’opposé, les taux de marge sont les plus faibles dans la fabrication de produits laitiers. L’étude montre également que les industries agroalimentaires occupent une place prépondérante dans le Sud : 50 % de l’emploi agroalimentaire de La Réunion y est situé.
