Au contact du public, les agents des 10 déchèteries de la Cinor, gérées par SUEZ Recyclage et Valorisation Réunion, assurent le pré-tri des déchets, un rôle clé pour favoriser leur recyclabilité. Exemple avec les agents de la déchèterie de Commune Bègue à Sainte-Suzanne.

Amela Pingret et Mike Dubourg portent la combinaison de travail de Valderun, la filiale de SUEZ Recyclage et Valorisation Réunion en charge depuis 2023 de l’exploitation des déchèteries de la Cinor. Ils font partie des 25 agents de déchèteries qu’emploie SUEZ à La Réunion. Mike Dubourg travaille à la déchetterie de Commune Bègue depuis son ouverture, il y a 15 ans. Pamela Pingret l’a rejoint il y a 4 ans. Accueillant des usagers de Sainte-Suzanne, Sainte-Marie et Saint-Denis, la structure applique une réglementation imposant le contrôle des accès et la réception des matières, en particulier des matières dangereuses, par du personnel habilité. Pamela Pingret et Mike Dubourg ont l’œil bienveillant mais attentif à ce que les déchets soient déposés correctement et au bon endroit. Il y a un enjeu permanent dans ce travail. Après le premier tri des usagers eux-mêmes, la déchèterie joue le rôle de pré-tri : en amont de la partie industrielle, le pré-tri réduit au maximum la part de matériaux non conformes dans les gisements de déchets qui seront ensuite traités dans des centres de tri plus spécialisés (comme Val OI ou le centre de tri des encombrants d’Inovest), avant d’être recyclés, soit localement, soit en métropole ou à l’étranger.
La montée en compétences
« Accueillir, contrôler, orienter : c’est notre fonction de base, mais pas la seule, font valoir Pamela Pingret et Mike Dubourg. Nous devons être capables d’apporter des réponses aux questions qu’on nous pose. Nous devons aussi être capables de dire non quand un déchet contrevient au règlement de la déchèterie ou qu’une benne est pleine. » Le calme et l’expérience : ces deux qualités, dont font preuve Pamela Pringet et Mike Dubourg, sont partie intégrante du métier (elles sont communes à tous les agents des déchèteries de Valderun, où, on peut le souligner, les femmes sont fortement présentes). Ce métier comporte, en simplifiant, trois volets. La gestion du site, de sa propreté et des flux de déchets : c’est notamment l’anticipation du remplissage des bennes et autres contenants. La règle est qu’à 70 % de remplissage, les agents déclenchent le processus de collecte des déchets par les entreprises qui en ont la responsabilité. Deuxième volet, les compétences techniques englobant le règlement de la déchèterie, la connaissance des filières de traitement des déchets et les normes s’appliquant aux déchets. Les agents de déchèterie suivent une formation initiale et doivent intégrer les évolutions réglementaires et techniques s’appliquant à chaque type de déchets (encombrants, métaux, déchets verts, plâtre, verre, plastique, carton, papier, emballages métalliques, textiles, DEEE, huiles moteur).
Le message de l’éducation au tri
Troisième volet, le relationnel. L’encadrement et l’accompagnement du dépôt des déchets se fait au contact des usagers. Le plus grand nombre est réceptif au service apporté et au message de l’éducation au tri des agents de déchèterie (les très bons résultats des enquêtes annuelles de satisfaction le prouvent). Mais on trouve des récalcitrants… « Nous avons suivi une formation à la gestion des conflits. Globalement, cela se passe bien. Mais certaines personnes n’ont pas encore compris à quoi sert une déchèterie. Nous ne sommes pas là pour faire le travail à la place des gens, mais pour les responsabiliser. Si nous aimons ce travail, c’est parce que nous comprenons son utilité », confient Pamela Pingret et Mike Dubourg, qui prolongent ce rôle d’éducateurs en recevant, chaque année, des stagiaires des formations à l’environnement. Car ce métier clé pour la structuration des filières de recylage et valorisation doit maintenant se transmettre.











