Développé par la Villa Albertine, l’Institut français de la culture et de l’éducation aux États-Unis, en partenariat avec la Région Occitanie, l’opération Game Changer a permis aux représentants de cinq studios français de jeux vidéo, sélectionnés par un jury d’experts franco-américains, de participer à un apprentissage de 10 jours, du 11 au 19 mars 2025, à Los Angeles et à San Francisco. Parmi les cinq se trouvait Loïc Manglou, fondateur du studio Blue Ramen, dont le jeu Mafate met en scène le personnage du facteur de Mafate dans sa tournée quotidienne.
Ça bouge du côté du jeu vidéo réunionnais ! Il y a quelques jours, fin avril, l’agence La Réunion Développement a invité une délégation d’éditeurs de jeux vidéo à découvrir la filière naissante du jeu vidéo péi, ses studios, ses formations, son vivier de talents, avec notamment la visite du campus de l’école Rubika Réunion. Un mois plus tôt, c’est en Californie que Blue Ramen, studio réunionnais qui fête sa première année d’existence, est allé pitcher et montrer sa création, le jeu Mafate, aux éditeurs américains. Après la découverte de l’industrie du jeu vidéo américaine à Los Angeles, les représentants des cinq studios français sélectionnés dans le cadre de Game Changer ont participé à la Game Developer Conference, l’événement professionnel le plus important de l’industrie du jeu, qui se déroule chaque année à San Francisco. « C’était l’occasion de pitcher Mafate devant les plus grands professionnels du jeu vidéo. Ça s’est très bien passé. J’ai rencontré six éditeurs. Ils vont à présent tester le jeu, l’analyser, l’évaluer, et, s’il est validé, nous passerons à l’étape des discussions sur sa commercialisation », explique Loïc Manglou. « C’est une très bonne nouvelle pour nous, et la preuve qu’on peut être compétitif à La Réunion. »
Mafate, une histoire réunionnaise et universelle
Dans Mafate, le joueur incarne le fameux facteur de Mafate. Il suit un parcours extraordinaire et pittoresque, en surmontant divers obstacles et épreuves, pour livrer le courrier à travers le cirque. « Mafate est un jeu sans violence qui accompagne le facteur de Mafate, un personnage mondialement célèbre qui valorise le métier de facteur, symbole d’unité, de lien, dans tous les pays. Notre ambition est de créer des jeux ayant du sens, qui véhiculent une culture, un patrimoine, des valeurs. Avec Mafate, nous avons imaginé une histoire réunionnaise qui est aussi une histoire universelle », décrit Loïc Manglou.
Jack Barau, le jeu réunionnais pour sauver les pétrels
Plus de 140 jeux vidéo ont déjà été créés à La Réunion. Par des créateurs indépendants pour la plupart (on compte sept studios pour 86 indépendants). Principalement des jeux pour smartphone. Lionel Darie, à ce niveau, a fait figure de pionnier, prouvant qu’il était possible de concevoir des jeux inspirés de la réalité réunionnaise, capables d’intéresser des millions d’utilisateurs, à l’image du jeu de combat Street Totocher, sorti l’année dernière. Un artisanat du jeu vidéo a vu le jour, dont témoigne le collectif Bouftang, affilié au Syndicat national du jeu vidéo. Pour autant, les studios créatifs tels que Blue Ramen visent plus haut en développant des œuvres péi de qualité internationale. Un avant-goût se découvre depuis le 1er mai, avec Jack Barau, jeu vidéo de plateforme 2D pour console Nintendo Switch, commandé pour le projet Life+Pétrels par le Parc national de La Réunion. Ce jeu, auquel Blue Ramen a participé, sensibilise à la sauvegarde des pétrels. Il reflète le niveau de création atteint par le jeu vidéo réunionnais.
