À l’approche de la Journée internationale du café, le Collectif Café lance une alerte : la deuxième boisson la plus consommée au monde après l’eau est « en danger ».

« Le café a été standardisé au détriment de la qualité »

La France est le 19e pays consommateur de café. Les Français sont 80 % à déclarer boire du café régulièrement, soit une moyenne de 5,4 kg de café par an. Neuf Français sur 10 achètent leur café en grande distribution, alors que plus de 90 % des consommateurs achètent leur pain en boulangerie artisanale et accordent leur confiance au boulanger artisanal, loin devant les chaînes de boulangeries, les hyper ou supermarchés et les chaînes de points chauds. Enfin, un tiers des Français (33 %) consomment leur café en dehors du domicile. « La grande distribution a bouleversé les habitudes de consommation avec l’arrivée massive du café “de commodité”, moulu sous vide ou en dosette : un produit souvent bas de gamme, sans fraîcheur, réduit à de la “poussière de grains” torréfiés depuis des années et de plus en plus “aromatisé”. Le café a été dénaturé, standardisé au détriment de la qualité. Derrière des appellations comme “100 % arabica”, se cachent parfois des cafés de très faible qualité, issus de cultures intensives et peu traçables », affirme le Collectif Café.
La réponse : le café de spécialité
Le Collectif Café met en avant que « le café de spécialité est un café de qualité, traçable, respectueux des terroirs et produit de manière durable ». Comme pour les labels bio, il répond à des critères exigeants. Il est noté 80+/100 par la Specialty Coffee Association (SCA). Présent principalement chez les torréfacteurs et les coffee shops indépendants, il représente désormais près de 8 % des ventes de café en France et progresse chaque année de 15 %. Désormais, en France, les torréfacteurs tirent le marché vers la qualité. Plus de 3 500 coffee shops, dont plus de 1 000 indépendants, proposent des cafés à déguster, principalement à Paris et dans les grandes villes. Le café en grain a de plus en plus de succès avec une part de marché de 25,9 % de part de marché, et la vente de machines avec broyeur explose (800 000 unités par an). La consommation hors domicile, notamment dans les coffee shops où les recettes de type latte, moka ou café glacé enregistrent une croissance estimée entre 15 et 20 % en 2024, ne cesse d’augmenter, avec une prévision à +20 % en 2025. L’expérience gustative et la qualité des cafés servis déterminent le choix du coffee shop. La plateforme d’information de l’industrie du café World Coffee Portal indique que 49 % de la clientèle accordent de l’importance quant à l’origine du café de spécialité, le café d’Éthiopie étant le plus plébiscité.
Appel à « une consommation qualitative et responsable »
Le Collectif Café appel à revaloriser le café et à changer sa consommation. « La différence de prix entre un café “de commodité” (ou industriel) et un café de spécialité peut être comparée à la différence de prix entre la baguette en supermarché et la baguette chez votre artisan boulanger. Ce sont quelques centimes de plus, qui font toute la différente en termes de goût et de qualité. » Selon le Collectif Café, le café industriel revient à 14 €/kg en grande surface, soit 10 centimes la tasse ; le café de spécialité à 20 €/kg, soit 14 centimes la tasse. « Une tasse de café avec une torréfaction de qualité, faite en France par des artisans coûte seulement 0,04 € de plus qu’un café industriel. ». Pour les membres du Collectif Café, « il est temps de faire des choix éclairés pour une consommation durable. Lire une étiquette de café comme on lit une étiquette de vin. Favoriser la traçabilité, la fraîcheur, le savoir-faire des artisans du café. Soutenir les producteurs, préserver la qualité, rémunérer leur travail. Adopter une consommation qualitative et responsable. »












