Assurance collective, produits d’épargne salariale, avantages salariés (services à la personne, tickets restaurant…) : les caisses régionales du Crédit Agricole La Réunion-Mayotte déploient à partir du mois de juin une offre globale destinée à accompagner les entreprises dans leur politique sociale en faveur des salariés et renforcer leur marque employeur dans un contexte où l’attractivité et la fidélisation des talents sont devenues des enjeux cruciaux pour les dirigeants. Les explications de Xavier DELOS, Directeur du Développement des Marchés Spécialisés de la Caisse régionale du Crédit Agricole La Réunion-Mayotte.
Leader Réunion : Comment est né ce projet de regrouper des produits et services de quatre filiales du Crédit Agricole pour en faire une offre globale destinée à faciliter la gestion RH des entreprises ?
Xavier DELOS : Le projet est né de la volonté du groupe de devenir le partenaire de référence des dirigeants sur les enjeux d’attractivité, de fidélisation et de pouvoir d’achat de leurs collaborateurs. Différentes briques composant cette offre globale existaient déjà. Certaines depuis de nombreuses années, comme l’épargne longue des salariés. Les assurances collectives ont été lancées également il y a un certain temps. La nouveauté vient de la nouvelle brique que nous ajoutons à l’édifice avec les avantages aux salariés : titre-restaurant, services à la personne via le CESU, bon cadeau, bon vacances, etc. La Banque des Ressources Humaines agrège les différentes expertises associées à ces produits de nos quatre importantes filiales que sont Amundi pour l’épargne salariale, Crédit Agricole Assurances, Crédit Agricole Titres et Worklife, notre filiale dernière-née, spécialisée dans les avantages aux salariés.Nous sommes parmi les premiers à lancer, à La Réunion, dans notre réseau de distribution, à partir du mois de juin, cette offre globale qui concerne les 39 Caisses Régionales du Crédit Agricole.
Le groupe Crédit Agricole se positionne sur la gestion des ressources humaines ?
« Devenir un acteur de référence dans la gestion des ressources humaines sur les territoires » : cet objectif constitue l’un des trois grands piliers de la stratégie 2030 du Crédit Agricole. Il se concrétise aujourd’hui : le Crédit Agricole devient aussi la Banque des Ressources Humaines. L’humain est au cœur du projet stratégique du groupe. Nous répondons au fait que le rôle des employeurs et que les attentes des salariés, en matière de RH, sont croissants.
C’est une demande exprimée par les entreprises ?
Au-delà du salaire, les entreprises sont de plus en plus attentives à valoriser l’ensemble des éléments de rémunération du salarié. Elles y sont même obligées par la mise en place, à partir de cette année, de la loi sur le partage de la valeur, qui s’applique désormais aux entreprises à partir de 11 salariés *. La Banque des Ressources Humaines répond à cette attente forte des dirigeants d’entreprise en composant un package global réunissant les mécanismes d’épargne salariale, la protection du collaborateur (santé, prévoyance), le sujet de la retraite et tous les avantages salariés se traduisant par des gains de pouvoir d’achat.
À quelles entreprises s’adresse la Banque des Ressources Humaines ?
À mon périmètre d’action en tant que Directeur du Développement des Marchés Spécialisés. Du point de vue RH, ce périmètre couvre, en tant qu’employeurs, les entreprises au sens large, les collectivités, les grandes structures associatives. La Banque des Ressources Humaines peut intéresser aussi la clientèle des professionnels ayant des salariés. Bref, tout ce qui compose le corporate.
S’adresse-t-elle aussi aux salariés ?
Non. Elle s’adresse aux entreprises, toutefois le bénéficiaire final est le salarié. Par le biais des dirigeants et des entreprises du territoire, nous apportons des solutions concrètes et novatrices pour les salariés. Car quel est l’enjeu ? C’est celui de l’attractivité de l’entreprise et de la fidélisation des salariés, un souci partagé par tous les chefs d’entreprises. Les jeunes, les jeunes diplômés en particulier, sont très sensibles aux conditions dans lesquelles ils travaillent. Cela concerne les outils mis à leur disposition dans l’exercice de leurs missions, mais aussi les avantages associés à l’emploi, comme les tickets restaurants. En clair, il n’y a pas que le salaire qui compte. De plus, nombre des éléments de l’offre RH présentent un intérêt pour les entreprises elles-mêmes. Ce sont souvent des dépenses défiscalisées. Il peut revenir moins cher de proposer des avantages aux salariés que de verser de la rémunération directe soumise aux charges sociales et à l’impôt. N’oublions pas, non plus, que le salarié lui-même peut défiscaliser certains produits d’épargne.
Vous avez un exemple ?
Le plan d’éparge entreprise (PEE). La somme placée par le salarié dans un PEE est nette d’impôt sur le revenu. La condition standard impose que l’argent reste bloqué cinq ans, mais il existe une dizaine de possibilités de sortie anticipée du PEE, sans imposition, dès lors qu’il s’agit de financer des projets importants, comme l’acquisition d’une résidence principale. Nous sommes complètement dans notre rôle de banquier en aidant à la constitution de ce type d’épargne, en vue de projets familiaux ultérieurs, à partir d’une rémunération supplémentaire.
Peut-on revenir sur les différents produits et services de la Banque des RH : s’agit-il d’une offre globale ou à la carte en fonction des besoins des entreprises ?
L’offre globale de la Banque des RH s’articule autour de trois grands axes : « Associer mes salariés à la création de valeur, protéger mes salariés et leur donner du pouvoir d’achat supplémentaire. » La réponse à ces trois besoins se trouve dans nos offres d’épargne salariale et retraite, de mutuelle et de prévoyance collective, et dans notre agrégateur des avantages salariés via notre filiale Worklife. Tout dépendra ensuite du diagnostic des attentes de nos clients, ainsi que du budget qu’ils souhaitent y consacrer. L’idéal est d’agir sur les trois axes, mais en fonction de la typologie de l’entreprise, de son activité même, le dirigeant peut avoir intérêt à appuyer sur tel ou tel pilier. S’il préfère protéger ses salariés, l’accent sera mis sur l’assurance mutuelle pour qu’ils disposent d’une très bonne couverture. Si c’est l’intéressement, nous mettrons en avant l’épargne supplémentaire, etc. Au bout du compte, c’est le dirigeant qui choisit. Nous sommes là pour l’informer et le conseiller. L’important à retenir est donc que cette offre globale d’épargne, de protection, d’avantages salariés et de pouvoir d’achat, s’adapte aux besoins identifiés.
Peut-on parler d’une proposition d’externalisation d’une partie de la fonction RH ?
Nous nous plaçons dans une position de conseil. Le conseil et l’accompagnement de proximité, grâce à notre connaissance locale du marché et des besoins de nos clients, se distingue d’une externalisation. Nous aidons l’employeur à bâtir sa politique sociale, nous agissons en tiers de confiance via des solutions et des outils de gestion.
Cette offre est-elle proposée par des conseillers spécialisés ?
Nos chargés d’affaires généralistes sont capables de parler de tous ces sujets, mais pour entrer dans le détail des offres et des véhicules à mettre en place, nous disposons de spécialistes qui maîtrisent l’ensemble des offres RH.
Des entreprises ont-elles déjà testé cette innovation dans la gestion des RH ?
Nous pouvons parler de notre première expérience, parce que nous avons déjà démarré des choses. Nous avons exposé le projet de la Banque des RH à un certain nombre de clients pour voir comment ils réagissaient. La réponse, c’est que nous avons constaté une vraie appétence des chefs d’entreprise sur ces sujets. C’est pourquoi le Crédit Agricole LaRéunion-Mayotte sera parmi les précurseurs de cette offre, parmi les premières Caisses Régionales à la mettre en œuvre.
POUR EN SAVOIR PLUS
Les entreprises peuvent se rapprocher des chargés d’affaires des agences du Crédit Agricole La Réunion-Mayotte ou contacter directement les experts RH : Séverine Corre (severine.corre@ca–reunion.fr – 0693 01 82 84). Eric Li Hong Wan (eric.lihongwan@ca–reunion.fr – 0692 22 50 57).
* Jusqu’à la loi du 29 novembre 2023, seules les entreprises de 50 salariés et plus étaient tenues de mettre en place un dispositif de partage de la valeur. Depuis le 1er janvier 2025, cette obligation s’étend aux employeurs de 11 à 49 salariés, s’ils ont réalisé un bénéfice net d’au moins 1 % du chiffre d’affaires pendant trois années consécutives. Le partage de la valeur se fait par un accord d’intéressement ou de participation, en abondant un plan d’épargne salariale ou en versant une prime de partage de la valeur.
