L’IA est indispensable pour trois restaurateurs et hôteliers sur quatre, selon une étude exclusive réalisée au salon Food Hotel Tech 2025 sur les tendances de l’IA, de la tech et de la RSE dans le secteur CHR.
À l’issue de sa dernière édition, organisée les 19 et 20 mars 2025, Food Hotel Tech, salon de référence de l’innovation dans le secteur CHR , a mené une étude exclusive visant à mesurer l’impact de l’intelligence artificielle sur les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, ainsi qu’à identifier les grandes tendances de la tech et de la RSE qui façonnent l’avenir du secteur. S’appuyant sur des entretiens qualitatifs et individuels réalisés en présentiel lors du salon, cette enquête a recueilli les témoignages de près de 900 professionnels du secteur. Ce format a permis de collecter des données concrètes et représentatives du terrain, offrant un aperçu précis des usages, des perceptions et des priorités technologiques qui façonnent aujourd’hui l’avenir de l’hospitalité. Résultat : l’intelligence artificielle s’impose désormais comme un outil incontournable dans les secteurs de l’hôtellerie et de la restauration, avec 75 % des hôteliers et 77 % des restaurateurs qui l’utilisent déjà au sein de leur établissement. Les usages les plus courants incluent les outils de génération de contenu et d’images (utilisés par 46 % des hôteliers et 36 % des restaurateurs), ainsi que la gestion automatisée des avis en ligne (35 % et 34 % respectivement). Appréciée avant tout pour son efficacité opérationnelle, l’IA permet un gain de temps significatif sur les tâches administratives et répétitives (80 % des hôteliers, 72 % des restaurateurs), tout en contribuant à l’optimisation des coûts et à l’amélioration de l’expérience client.
Des questions sur l’avenir
Si les bénéfices sont largement reconnus, les professionnels restent lucides face aux transformations à venir : environ la moitié anticipent que l’IA remplacera certains postes (51 % des hôteliers, 49 % des restaurateurs), tandis qu’une part importante y voit un outil de soutien aux équipes existantes. La principale inquiétude reste la déshumanisation de la relation client (41 % chez les hôteliers, 32 % chez les restaurateurs), bien plus que les questions de coût ou de formation. Seuls 5 à 10 % des professionnels considèrent que l’IA n’apporte aucune valeur, preuve d’un engouement croissant et d’une adoption qui s’ancre durablement dans les pratiques du secteur.
La technologie, un investissement stratégique
En 2025, la transition technologique s’accélère dans le secteur CHR, portée par des investissements ciblés et une prise de conscience généralisée de son rôle stratégique : 93 % des hôteliers considèrent désormais le numérique comme une nécessité, dont 61 % comme une priorité absolue. Les outils déjà bien implantés comme les systèmes de gestion des établissements PMS (82 %), les solutions marketing digitales (77 %) et la gestion des avis clients (76 %) continuent d’attirer les investissements. Dans le top 5 des priorités hôtelières figurent notamment les programmes de fidélité (41 %), les CRM et outils de conciergerie digitale (40 % chacun), ainsi que le yield management (38 %). Côté restauration, la digitalisation opérationnelle s’intensifie autour de la gestion des réservations, des stocks, du click and collect et de la fidélisation. Des solutions encore peu adoptées, comme les outils antigaspillages ou d’optimisation énergétique, font l’objet d’un fort intérêt : 38 % à 47 % des restaurateurs prévoient d’y investir dans les mois à venir. La gestion numérique des réservations attire déjà près d’un restaurateur sur deux.
Des écarts marqués entre les structures
Ce sont les chaînes qui perçoivent le plus la tech comme un enjeu majeur, 71 % contre 47 % des indépendants. Néanmoins, les budgets suivent : plus de 50 % des hôteliers prévoient d’investir plus de 20 000 €, tandis qu’un restaurateur indépendant alloue en moyenne 15 800 € par an à ses équipements numériques. La dynamique est claire : la technologie devient un levier de performance durable, alliant efficacité, engagement environnemental et qualité de service.
L’enjeu de la cybersécurité
La cybersécurité s’impose comme une priorité croissante pour les restaurateurs et les hôteliers, conscients de son rôle central dans la confiance client et la continuité de leur activité. Près de 72 % des restaurateurs envisagent d’investir dans ce domaine au cours des 12 prochains mois. Du côté des hôteliers, les investissements à venir confirment également une prise de conscience, notamment autour de la sécurisation des paiements (37 %), la protection des données (35 %) et la prévention des cyberattaques (31 %). La priorité est souvent donnée à la sécurisation des points de contact client, mais des zones de vulnérabilité persistent : la formation du personnel face au phishing, la gestion des accès ou encore la sécurité des objets connectés (IoT) restent sous-investies, alors qu’elles sont perçues comme des maillons faibles. La formation, longtemps négligée, commence à
émerger comme une priorité (28 % des hôteliers prévoient d’y investir), signe d’un rééquilibrage. Cependant, 26 % des hôteliers déclarent ne pas vouloir investir en cybersécurité cette année, un chiffre préoccupant à l’heure où les menaces numériques n’ont jamais été aussi présentes.