Fibre optique : Orange tente de rester dans la course
Le 25 mars dernier, Mayotte THD (groupe Océinde) inaugurait la première armoire du réseau de fibre optique appelé à couvrir l’ensemble du territoire mahorais dans les cinq prochaines années. Océinde a su faire valoir son expérience réunionnaise pour se voir attribuer par le Conseil départemental une délégation de service public de trente ans. Mayotte THD s’engage à investir la moitié des 183 millions d’euros nécessaires pour amener la fibre optique jusqu’aux portes de tous les logements, de toutes les administrations et de toutes les entreprises du département. Son offre a été jugée plus attractive que celle d’Orange. Mais l’opérateur historique, candidat malheureux, revient à la charge en menaçant de cesser les réparations de son réseau téléphonique classique, très endommagé par le cyclone Chido, et de fibrer à ses frais les zones les plus urbaines. Cette attitude a provoqué la colère des élus mahorais. Début avril, le président du Département, Ben Issa Ousseni, a écrit à Matignon et à Manuel Valls, ministre des Outre-mer, pour alerter sur les risques que feraient peser une telle décision sur la délégation de service public : Mayotte THD n’aurait plus les moyens de rentabiliser son réseau s’il était concurrencé dans les zones les plus rentables.
Future loi-programme : les attentes mahoraises
Le conseil départemental de Mayotte a rendu le 10 avril son avis consultatif sur le projet de loi-programme présenté par Paris trois semaines plus tôt. La collectivité a répondu aux attentes des syndicats en demandant d’y inclure l’alignement des minima sociaux dès 2026, alors que l’État souhaite repousser cette échéance à la prochaine décennie. De même, le conseil départemental souhaite que le projet de nouvelle piste aéroportuaire aboutisse « dans les meilleurs délais ». Paris semble actuellement privilégier l’option de la construction d’un nouvel aéroport dans le nord de Grande-Terre, plutôt que la construction d’une nouvelle piste sur l’aéroport actuel de Pamandzi, qui prendrait sans doute moins de temps. Les élus départementaux demandent également la suppression du titre de séjour territorialisé, exception au droit commun qui permet à des étrangers de séjourner à Mayotte sans pouvoir rejoindre le reste du territoire national.