Madagascar tente de conserver les avantages de l’Agoa
Le ministre malgache du Commerce faisait partie d’une délégation africaine qui s’est rendue à Washington à partir du 8 septembre pour tenter de préserver les avantages de l’African Growth and Opportunity Act (Agoa). Depuis un quart de siècle, cette loi permet aux produits de nombreux pays d’Afrique subsaharienne d’entrer sur le marché des États-Unis sans être taxés, ou presque. En revenant au pouvoir en 2025, Donald Trump a décidé que le temps était venu de supprimer cette largesse. Son administration a fixé au 30 septembre la fin de l’Agoa. Depuis, tous les pays concernés tentent de faire valoir leurs arguments pour tenter de continuer à bénéficier du dispositif. Les 13 % des exportations malgaches qui sont destinées aux États-Unis (733 millions de dollars l’an passé) sont essentiellement composés de vanille et de textile. Madagascar étant de loin le premier producteur mondial de la précieuse gousse, ses acheteurs américains devraient lui rester fidèles, même si l’instauration de nouvelles taxes douanières rendra les discussions commerciales plus tendues. Dans le domaine du textile, où la concurrence est beaucoup plus vive, Madagascar s’est rapproché de quatre autres pays exportateurs vers les États-Unis (Kenya, Tanzanie, île Maurice et Lesotho) pour envisager une négociation collective. Chacun met en avant ses arguments. La Grande Île souligne la présence dans son sous-sol de minerais convoités par les nouvelles technologies (nickel, cobalt, graphite…), qui pourraient devenir une monnaie d’échange avec les États-Unis.
Thierry de Bailleul reste à Madagascar Airlines
La rumeur l’annonçait éjectable, Thierry de Bailleul a été finalement maintenu dans ses fonctions de directeur général de Madagascar Airlines. La compagnie a annoncé fin août la prolongation de sa mission. Le Français pilote un ambitieux plan de redressement, soutenu par la Banque mondiale à hauteur de 65 millions d’euros. Les autorités malgaches se sont pour leur part engagées à exonérer de droits et taxes les avions et les équipements aéronautiques qui seront importés dans le cadre de ce plan de modernisation, baptisé Phénix 2030 et qui vise notamment une reprise des vols internationaux en 2026.
La rénovationdes ports malgaches est lancée
Congestion, installations vieillissantes, procédures douanières peu dématérialisées : les ports malgaches sont peu performants, vient de démontrer un diagnostic mené par la Banque africaine de développement (BAD) et le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets. Un vaste programme de rénovation et de normalisation, qui sera soutenu par la BAD, a été présenté début septembre à Antananarivo. Il concerne essentiellement les ports de Toamasina (Tamatave), Antsiranana (Diégo-Suarez), Majunga, Tuléar, FortDauphin, Vohémar, Antalaha et Nosy Be.
Fréquentation touristique : Nosy Be en pointe
Nosy Be confirme son statut de fleuron de l’offre touristique malgache. L’île a attiré près de 110 000 touristes étrangers et près de 50 000 visiteurs nationaux au cours des huit premiers mois de l’année 2025. Nosy Be est aujourd’hui reliée par avion à une dizaine de destinations régionales et internationales et dispose de 7 000 chambres, toutes catégories d’hébergement confondues. Plus de 500 chambres d’hôtel supplémentaires ont notamment été créées en 2024. Les professionnels locaux du secteur déplorent toutefois la forte dégradation du réseau routier permettant d’accéder à Nosy Be, avant une dernière traversée par mer, au départ d’Antananarivo, Majunga ou Antsiranana (Diégo-Suarez).
Le déficit commercial se creuse
Le déficit commercial de Madagascar pourrait dépasser les deux milliards de dollars à la fin de l’année 2025, selon les derniers chiffres officiels. Au terme des six premiers mois de l’année, il s’établissait à 1,278 milliard de dollars, résultant d’une hausse des importations (près de 2,4 milliards de dollars, +11 % en un an) et du recul de la valeur des exportations (1,116 milliard de dollars, -10,8 %).











