La Cour des comptes s’est intéressée pour la première fois au Grand Port maritime de La Réunion, créé en 2013.
Son rapport, rendu public fin mars, souligne « la dynamique positive de développement » qui se traduit en matière de croissance du trafic et de résultat financier. Les magistrats relèvent tout de même « des difficultés auxquelles le port devra remédier : les achats appellent à être davantage professionnalisés ; les thématiques environnementales, déjà prises en compte, peuvent être davantage investies ; les sujets de sûreté-sécurité appelleront, à très court terme, un renforcement de vigilance dans le secteur de port Ouest ». La Cour des comptes pointe également du doigt la lenteur des décisions d’aménagement de la zone arrière-portuaire, alors que la saturation guette régulièrement les terre-pleins du port Est. « Le port doit s’adapter et évoluer, afin de résoudre une équation dont la zone arrière portuaire n’est qu’un facteur et dans laquelle entre, pour une part décisive, la question de l’exiguïté du foncier disponible, ajoute le rapport. Les capacités d’accueil du port en termes de taille de navires arrivent aujourd’hui à une limite, si la course au gigantisme dans laquelle les armateurs semblent s’engager devait se poursuivre. » Les juges estiment aussi que des progrès doivent être réalisés dans le domaine des ressources humaines et de la maîtrise des dépenses de personnel. Si la cour observe le niveau d’exécution satisfaisant des plans d’investissement mis en œuvre, elle alerte « quant à la lourdeur des financements consentis pour l’acquisition du dock flottant en cours et leur manque de rentabilité : ces investissements devront impérativement trouver à s’équilibrer à l’occasion de la mise en exploitation prochaine. Elle attire plus immédiatement l’attention du port sur la nécessité de veiller au respect de ses intérêts lors de la réception de cet équipement. »