Alors qu’on la pensait enterrée, la possibilité de résilier son assurance de prêt à tout moment semble être sur le point d’être accordée aux emprunteurs. Cette mesure, qui devrait instaurer plus de concurrence sur ce marché, est accompagnée d’autres décisions facilitatrices et financièrement avantageuses : la fin du questionnaire médical pour les prêts de moins 200 000 euros, mais aussi une baisse du délai du droit à l’oubli, de 10 à 5 ans pour les cancers notamment. Des avancées que salue Vousfinancer, réseau de 200 agences de courtage en crédit.
Les députés et sénateurs se sont mis d’accord en commission mixte paritaire (CMP) pour accorder la possibilité aux emprunteurs de résilier à tout moment leur assurance de prêt et non plus seulement dans les 12 mois (loi Hamon) ou à date anniversaire (loi Bourquin). Les démarches seront ainsi facilitées pour les emprunteurs qui n’auront plus à respecter un certain délai et plus de difficultés à connaitre la date d’anniversaire du contrat sans savoir si c’est celle de l’offre de prêt ou du contrat d’assurance qui fait foi… « Les lois Hamon et Bourquin avaient déjà conduit les banques à proposer des offres d’assurance groupe plus compétitives notamment pour les jeunes, afin de limiter le risque de résiliation à court terme. La possibilité de résilier son assurance à tout moment va mettre encore davantage de concurrence dans le secteur de l’assurance de prêt et inciter encore les banques à proposer de meilleurs tarifs ou des garanties plus couvrantes au bénéfice de l’emprunteur » analyse Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.
L’assurance de prêt, un enjeu pour l’emprunteur
Certaines banques proposent ainsi depuis quelques années des offres d’assurance attractives pour les jeunes, ou mieux adaptées aux investisseurs par exemple… « Depuis les recommandations du Haut conseil de stabilité financière, et encore plus depuis qu’elles sont juridiquement contraignantes, l’assurance de prêt, qui est prise en compte dans le calcul du taux d’endettement, est un enjeu pour l’emprunteur car elle peut représenter jusqu’à deux points d’endettement, et peut donc faire basculer un dossier au-delà des 35 % d’endettement. Si instaurer plus de concurrence sur ce marché contribue à faire baisser les tarifs, c’est une excellente nouvelle pour les emprunteurs, surtout en ce moment, qui pourra compenser au moins partiellement la remontée des taux de crédit » analyse Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.
La fin du questionnaire médical


LE DROIT A L’OUBLI REDUIT A 5 ANS
Le droit à l’oubli permet à des malades du cancer en rémission de ne plus avoir à le mentionner à leur assureur et ainsi de pouvoir bénéficier du même taux d’assurance qu’une personne qui n’a jamais eu de cancer.

La possibilité de refaire des projets
Heureusement, depuis le 2 septembre 2015, la convention AERAS (S’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) prévoit un droit à l’oubli, accessible aux personnes qui ont été atteintes, plusieurs années auparavant, d’une pathologie cancéreuse. Objectif : leur permettre de ne pas être pénalisées par des surprimes ou des exclusions de garanties lors de la souscription d’un contrat d’assurance emprunteur et donc d’accéder plus facilement à l’emprunt. Le droit à l’oubli donne ainsi le droit aux candidats à l’emprunt concernés de ne pas déclarer un cancer survenu avant la demande d’emprunt dans deux cas : si le cancer a été diagnostiqué avant l’âge de 21 ans avec des traitements terminés depuis cinq ans, ou pour les plus de 21 ans, si le protocole thérapeutique (c’est-à-dire la phase des traitements par chirurgie, radiothérapie ou médicamenteux) est achevé depuis plus de 10 ans, quel que soit le cancer dont il a été atteint. Une durée ramenée désormais à 5 ans. « C’est vraiment très important pour toutes les familles touchées par cette maladie et qui souhaitent pouvoir continuer à faire des projets une fois la guérison atteinte » conclut Julie Bachet.











