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vendredi 26 avril 2024

La Réunion à l’avant-garde des cosmétiques

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PolyBridge, (emballage hydrosoluble naturel pour cosmétiques solides), The Island Cosmetics (première marque de maquillage solaire naturelle), Olica (huiles et émulsions naturelles de la flore tropicale locale) : trois innovations d’envergure internationale germent actuellement sur l’île, témoignant du positionnement d’avant-garde que La Réunion est en train d’acquérir en cosmétologie. Premier exemple : le film d’emballage soluble dans l’eau dePolyBridge, qui a le potentiel pour donner aux entreprises de cosmétiques solides et à l’hôtellerie une longueur d’avance en matière de naturalité et de protection de l’environnement.

« L’hygiène beauté passe au solide », annonçait Leader Réunion, au mois d’octobre, de retour du salon du bio Natexpo : « Le boom du solide est en train de révolutionner les segments de l’hygiène et de la beauté. Tout le monde est conquis par ce nouveau format qui fait du bien à l’écologie. » Mais pour être totalement au diapason des nouvelles exigences de consommation, il reste pour les cosmétiques solides — savons, shampoings, parfums… — à résoudre le problème de l’emballage. Le film d’emballage hydrosoluble de PolyBridge, 100 % naturel et biosourcé, qui se dissout dans l’eau en deux ou trois secondes, doit être apprécié au regard de cette problématique. Or le chimiste à l’origine de cette innovation, Pascal Xanthopoulos, est établi à La Réunion. Il a créé localement une antenne de l’organisme de recherche en chimie végétale Polybridge (agréé par le crédit d’impôt) qu’il a fondé, il y a treize ans, à Strasbourg. Chimiste de renom, Pascal Xanthopoulos avait été auparavant responsable de l’innovation au sein de l’entreprise suisse CIBA (absorbée depuis par le géant de la chimie BASF), célèbre dans l’industrie mondiale pour les nombreuses inventions dont elle fut la source dans des domaines très divers. À la demande de l’industrie papetière, l’équipe de PolyBridge, s’est également consacrée à la recherche de molécules d’intérêt pour la valorisation des connexes du bois (écorces, nœuds…) . Le film hydrosoluble totalement naturel est son invention la plus récente.

Une production locale techniquement envisageable
« Le film hydrosoluble naturel est produit à partir d’un extrait d’algues brunes qui constitue sa composante principale. Il a été conçu à la demande d’acteurs du marché des cosmétiques en recherche d’une alternative au plastique dans leurs emballages. Il convient parfaitement aux cosmétiques solides », explique Pascal Xanthopoulos. PolyBridge est à la recherche d’entreprises industrielles, en métropole, mais pourquoi pas aussi à La Réunion, intéressées par l’exploitation de ce brevet pour le compte de clients du secteur des cosmétiques. Techniquement, le film hydrosoluble pourrait en effet être fabriqué n’importe où. « Le film est produit par un procédé CAST dans lequel une solution aqueuse d’extraits d’algues est coulée uniformément sur une surface plate et lisse, puis chauffée pour éliminer l’eau. Cette technique de production ne nécessite pas d’installation industrielle importante. » De plus, les algues brunes prolifèrent dans l’océan Indien, en particulier à Madagascar. L’hypothèse d’un atelier de production de film hydrosoluble dans la région serait donc envisageable dès lors qu’un marché suffisant pour le rentabiliser serait constitué. Ce projet est soutenu par le pôle de compétitivité réunionnais en bioéconomie tropicale Qualitropic. PolyBridge est adhérent du cluster régional Papam (Plantes à parfums, aromatiques et médicinales) associant les îles de l’océan Indien portées par Qualitropic.

Un emballage bon pour la santé et l’environnement
Le film hydrosoluble naturel de Polybridge est une des valorisations les plus innovantes de la chimie des algues brunes dont, dans l’Hexagone, la Bretagne est la terre d’élection. Bien qu’il n’ait pas l’élasticité d’un film plastique, sa souplesse suffit pour protéger et permettre la manipulation d’un produit solide tel qu’un savon ou un shampoing. Transparent, il peut être coloré et imprimé d’encres végétales. Mais le film hydrosoluble est plus qu’un emballage, et c’est là aussi son caractère révolutionnaire : il fait partie du cosmétique. Se dissolvant au contact de l’eau en quelques secondes, il n’a pas besoin d’être retiré du produit qu’il recouvre et ne génère donc aucun déchet. À l’inverse, « il libère des molécules naturelles ayant des propriétés hydratantes pour la peau ou tensio-actives apportant un plus émulsif et moussant au shampoing », précise Pascal Xanthopoulos. Le film hydrosoluble est donc non seulement sans danger pour le réseau d’assainissement, mais il est bénéfique pour la santé.

Naturalité et zéro déchet :un enjeu aussi pour l’hôtellerie
Avec les cosmétiques solides, l’hôtellerie est le second débouché qui s’impose pour cette innovation. Rien que dans l’hôtellerie réunionnaise, plusieurs dizaines de milliers de savonnettes et des shampoings emballés dans des matières plastiques sont utilisés chaque année. L’hôtellerie touristique est de plus en plus confrontée à une exigence de responsabilité considérée comme facteur de qualité et de différenciation. Une savonnette ou un shampoing solide dont l’emballage fait partie du produit et se dissout instantanément sous la douche en faisant du bien à la peau : telle est la proposition. L’intérêt que portent au produit plusieurs petites entreprises de cosmétiques réunionnaises confirme sa pertinence. L’invention est encore toute jeune. Elle a l’avenir devant elle et coche toutes les cases d’une activité potentiellement locale, durable et équitable. « Nous en sommes là », résume Pascal Xanthopoulos.

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