Glory Paris est une agence de communication Advertising & Social Media fondée par Hugues Pinguet et Arnaud le Bacquer. Élue agence iconoclaste de l’année 2022, Glory Paris s’est régulièrement distinguée, depuis sa naissance, pour son audace créative et sa capacité à créer un haut niveau de compréhension pour ses clients. Dans ce texte, Arnaud le Bacquer donne son opinion sur ce que représente l’IA pour la génération Z la première à maîtriser autant le langage numérique que sa langue maternelle.

La Gén Z, une génération flemmarde ?
Déjà en 2011, le journal Le Monde s’inquiétait du devenir d’une société portée par une jeunesse paresseuse (53 % des Français le pensaient, dont 65 % des moins de 30 ans), égoïste (63 % des Français le pensaient, dont 70 % des moins de 30 ans) et pas engagée (64 % des Français le pensaient). Que de rengaines finalement ! Inventeurs d’un terme dont ils sont accablés, ces jeunes sont affublés de stéréotypes en tout genre avec en porte-drapeau celui de la flemme. Depuis que la Gen Z est arrivée sur le marché de l’emploi, on ne compte plus le nombre d’articles qui fleurissent sur la toile au sujet de cette génération flemmarde qui bouscule les codes du travail. Si cette jeunesse déstabilise tant ses employeurs et collègues des générations précédentes, c’est pour deux raisons majeures. La première se trouve dans la relation qu’elle entretient avec le travail : on ne vit pas pour travailler, mais on travaille pour vivre. Aujourd’hui, la Gen Z veut choisir l’emploi le plus en accord avec ses valeurs et dans lequel elle s’épanouira vraiment. En cela, elle est en train d’engranger un renversement du rapport de force employeurs-employé. La seconde raison réside dans ses méthodes de recherche et d’apprentissage. Les « nouvelles technologies » n’ont jamais été nouvelles pour la Gen Z ; elles sont des acquis. C’est pourquoi il a toujours été naturel pour cette génération d’aller chercher l’information sur Internet, et notamment de visionner des tutoriels ou, à présent, de demander directement à une IA.Choisir d’écouter les paroles d’un ordinateur ou d’un potentiel amateur, plutôt que de chercher sur des sites vérifiés ou dans les vieux grimoires, voilà où pourrait résider ce jugement sévère de flemme porté sur la Gen Z.
L’IA, miroir de l’être humain

L’IA, source de pensée unique ?
Dans un second temps, l’IA est conçue pour personnaliser ses réponses selon nos préférences passées. Cela signifie qu’à terme nous échangerons avec cette technologie des informations et des opinions qui ne feront que confirmer nos croyances existantes, créant ainsi des bulles de filtrage. En n’étant jamais exposé à des idées nouvelles, il est facile de tomber dans le gouffre de la pensée étroite dont on ne peut sortir sans la confrontation des points de vue. En cela se pose la question du futur des compétences sociales de la Gen Z. Enfin, les digital natives, pour qui l’IA est devenue un outil familier, l’utilisent de diverses manières, la plus étonnante étant l’aide à la prise de décision (52 %). Se profilerait-il alors une société tentée d’éviter les prises de risque ou les choix fondés sur l’intuition ? Dans notre domaine, cela interroge l’avenir des marques et des agences de publicité et leur capacité à proposer des produits, des services et des messages innovants. Car si l’IA concatène les pensées de tous, il se pourrait que nous ayons tous la même pensée dictée par l’IA. Après tout, l’IA n’est pas si dangereuse pour la génération Z, c’est le manque de pédagogie autour de cet outil qui l’est. Le risque ne réside pas tant dans l’IA, mais dans notre comportement vis-à-vis de son usage. Enfin, si la réponse à la question de l’avenir intellectuel de la Gen Z n’est pas encore là, elle ouvre d’autres champs d’interrogation, notamment sur les inégalités intellectuelles entre ceux qui utiliseront et ceux qui n’utiliseront pas l’IA.











