Air Austral et Corsair ont annoncé le 17 août l’engagement de discussions « afin de conclure un accord de coopération commerciale » sur les routes entre la métropole et l’océan Indien, qu’elles opèrent toutes les deux. La teneur de ce rapprochement n’est pas précisée : les deux compagnies évoquent seulement « la mise en commun de moyens et la mise en œuvre de synergies », tout en préservant « l’identité et l’indépendance » de chacune d’elles. Les deux compagnies sont particulièrement impactées par la crise. Air Austral est soutenue par son actionnaire quasi-unique, le conseil régional, et a bénéficié de la garantie de l’Etat pour 86 millions d’euros de prêts. Corsair a également obtenu le soutien de l’Etat après avoir été rachetée aux groupes allemands Intro Aviation et TUI par un groupe d’actionnaires essentiellement privés et antillais, fin 2020. Le rapprochement annoncé, dicté par les circonstances et sans doute encouragé par l’Etat, viendra mettre un terme à de longues années de rivalités entre les deux pavillons français. Corsair a dénoncé à plusieurs reprises le soutien public accordé à Air Austral, laquelle n’a jamais vu d’un bon œil l’arrivée de Corsair sur la desserte de Mayotte et sur la liaison Réunion-Madagascar, abandonnée au bout de quelques mois sous la pression des autorités malgaches. Le 22 août, Huguette Bello déplorait, dans un courrier adressé au président de la République, « que les services de l’Etat (…) conditionnent la mobilisation des aides à une restructuration capitalistique d’Air Austral, qui se traduirait sous la forme d’une holding avec la compagnie Corsair ». « Il apparaît ainsi que les difficultés conjoncturelles auxquelles la compagnie Air Austral est confrontée (…) sont exploitées pour la contraindre à un mariage avec Corsair », poursuivait la présidente du conseil régional. Plus d’un mois après, aucune information concrète sur la nature du rapprochement n’avait filtré.
Air Austral et Corsair : quel rapprochement ?
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